Synthèse enquête méteil 2012

La culture du méteil est relativement récente, et simple de conduite culturale grâce notamment à sa faible exigence en intrants. Le méteil est utilisé dans les rations pour apporter des fibres ou des protéines selon le mode de récolte. L'article suivant présente la synthese d'une enquête réalisée auprès des élevages de la Fidocl, dans le cadre d’un rapport de BTS PA, en 2012.

 

 

Pour réaliser cette étude, un questionnaire a été envoyé auprès de 46 exploitations produisant du méteil, localisées sur les départements de l’Ain, la Saône et Loire, l’Ardèche et la Drôme. 31 d’entre elles ont répondu, soit 67.4%. Les éleveurs enquêtés sont globalement satisfaits du résultat et souhaitent reconduire cette culture au sein de leur exploitation.

Quelles sont les caractéristiques des mélanges de méteil, leurs modes de récolte ainsi que leurs utilisations dans les rations pour bovins laitiers ? C'est ce que nous avons essayé d'approfondir dans cet article.

 

 

 

 

 

 

Assolement

Le méteil est une culture peu présente sur les exploitations car son rôle est secondaire. Ce sont environ 14% de la SAU des exploitations enquêtées qui sont exploités en méteil.

 

Cette production est récente, 58% des élevages le cultivent depuis seulement 3 ans.

La répartition des proportions des différentes espèces est, en moyenne,  89% de céréales et 11% de légumineuses.

 

 

 

 

Pratiques culturales

Cette culture possède une fumure identique aux cultures courantes : apport de  lisier  de bovins pour 45% des éleveurs et pour 61%, apport d’engrais. En revanche, seules 3% des exploitations enquêtées appliquent du désherbant sur leur culture. Ceci se justifie grâce à la forte densité du mélange qui provoque un effet étouffant vis-à-vis des adventices.

 

 

 

 

 

En ce qui concerne les difficultés liées à la conduite culturale, 41% des éleveurs ne trouvent aucune contrainte à produire cette culture. S’ils ont un reproche à souligner : les légumineuses sont sensibles aux périodes de fort gel.

 

 

Récolte

81% des exploitations enquêtées choisissent le stade de récolte de la culture en fonction du stade optimum de récolte de la céréale (pâteux-laiteux).

Différents modes de récolte sont utilisés pour cette culture : 44% des éleveurs enquêtés ont choisi le grain, 38% l’ensilage, 15% l’enrubannage et 3% le foin. Nous avons pu remarquer que lorsque la méthode choisie est un fourrage, le but des éleveurs est d’apporter des fibres mécaniques dans la ration des vaches laitières. La rumination entraîne la salivation et permet de lutter contre les rations acidogènes. Lorsque la méthode choisie est le grain, le but de l’exploitant est d’apporter des protéines dans sa ration pour diminuer l’apport de tourteau. Lors de la récolte, quel que soit la méthode choisie, 67% des éleveurs n’ont rencontré aucune difficulté.

 

 

 

 

Rationnement

Les fourrages de méteil sont incorporés dans les rations vaches laitières à hauteur de 25% environ de la ration fourrages (23% pour l’ensilage et 27% pour l’enrubannage), soit environ 3.7 kg de MS. Lorsque le méteil est distribué sous forme de grain, il comble de 40 à 60% la ration concentrés, soit 2.5 kg.

 

Interprétation du graphique, exemple de l’ensilage : Q1 signifie que 25% des éleveurs incorporent entre 1 et 2 kg de MS de méteil dans la ration vaches laitières. Et Q3 signifie que 75% des éleveurs en incorporent entre 1 et 5 kg de MS. Seuls 25% en mettent entre 5 et 5.9 kg de MS.

 

 

 

 

 

Valeurs alimentaires

Le méteil est un mélange équilibré (rapport PDI/UFL : 74/07.4 = 100) . Étant peu énergétique, il ne convient pas à remplacer totalement la ration fourrages mais seulement à la compléter en incorporant le méteil jusqu’à hauteur de  50% de la ration fourrages en ce qui concerne les bovins laits en lactation. Ce pourcentage est la limite afin de ne pas pénaliser la production laitière et l’ingestion de fourrages (ration 100% méteil : -5 kg d’ingéré et -4 kg de lait ; essai Pays de la Loire).

En revanche, il convient bien en ration pour des génisses d’un an ou des bovins allaitants.

 

 

Laurine Desmaris et Anne Blondel - Ain Conseil Elevage

 

Pour approfondir le sujet, consultez notre article sur les associations possible céréales / protéagineux

 

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