En agriculture biologique, la ration est basée essentiellement sur les fourrages. Plus ceux-ci seront de qualité et moinsil y aura de concentrés à apporter pour accompagner la production. Parallèlement, plus l’alimentation est acidogène, moins les parois du rumen sont couvertes de papilles. Les acides gras, sources d’énergie, sont ainsi moins absorbés. L’acidité reste alors plus longtemps dans le rumen, détruisant plus de papilles et la production de lait diminue. Pour corriger la baisse de production, le réflexe est malheuresement souvent de distribuer plus de concentrés. On amplifie le problème, le cercle vicieux démarre… L’acidose et la sub-acidose sont donc à prévenir au maximum pour une valorisation optimale de la ration, afin d'éviter le gaspillage de nutriments.

La prévention de l'acidose repose donc sur :

• Une récolte de fourrages de qualité : récoltés à un stade jeune, dans de bonnes conditions météos, afin d'être riches et apétents. Une attention particulière à la conservation doit etre apportée. Ceci favorisera l'ingestion de grande quantité de fourrage.
• Une ration équilibrée PDI et UFL, entre 10 et 25% d’amidon et 40% de NDF (fibre « chimique ») pour tenir un équilibre microbien favorable dans le rumen.
• Des fourrages structurés : présence de fibres bien coupées, longues (entre 3 et 7cm). Le foin doit être coupé quand 1/3 de la parcelle est en fleur. Le foin de luzerne est très structurant, il est toutefois pauvre en fibres « chimiques ».
• Ménager des transitions de 3 semaines si un aliment est ajouté ou doit être supprimé. Attention également au changement de silo qui nécessite une transition.
• Si l’apport d’énergie par des céréales à paille (blé, triticale) dépasse 2 kg par repas il faut privilégier les formes aplaties et/ou des sources moins rapidement dégradables (maïs, pomme de terre, son, drèche de brasserie,…).

En cas de signes cliniques d'acidose, et dans les transitions, le bicarbonate de sodium et/ou l’oxyde de magnésium sont autorisés.

Pour faciliter l’ingestion de fourrages grossiers dans les premiers temps, il est possible de vaporiser dessus de l’eau sucrée (1kg pour 10 litre d’eau) ou salée, ou une décoction de bon foin. De même si l’auge se vide dans la nuit, le premier repas peut être constitué de fibre grossière. Ce « repas » permettra la confection du matelas fibreux anti-acidogène.

Dans tous les cas la source de l’acidité doit être traitée : distribution de la ration, fibrosité, équilibres,…parlez en à votre conseiller d’élevage.

Dominique TISSEUR, Loire Conseil Elevage et Cyril CHARLES, Ain Conseil Elevage

Voir aussi : 

- Gestion des cellules

- Bilan sanitaire annuel