Coût de production : réduire ses charges de mécanisation

Une cinquantaine d'éleveurs isèrois ont participé cet hiver à une des formations "cout de production". Dans les systèmes avec ensilage, peu d'exploitation ont un coût de mécanisation inférieur à 100 euros / 1000 litres. Certaines de ces exploitations laitières, qui ont des charges de mécanisation très bien maîtrisées, ont accepté de témoigner de leurs choix, pratiques et résultats le 30 mars lors d'une journée destinées aux éleveurs Drômois et Isérois. Retour sur les enseignements de cette journée.

 

132 euros de moyenne / 1000 litres

Calculé sur plus de 250 élevages laitiers de la région Rhône-Alpes, la charge moyenne de mécanisation de l’atelier laitier s’établit à 132 euros/1000 litres dont 28 euros de travaux par tiers (CUMA, ETA), 21 carburant, 25 entretien et pièces, 58 amortissement. Cette charge est en constante augmentation (+10% en 5 ans) malgré une baisse récente du prix du carburant. Cette charge est en moyenne plus importante en montagne qu’en plaine (+/- 20 euros). Pour moitié cette charge s’explique par le niveau d’investissement (amortissement) et donc la stratégie de renouvellement du matériel. Les contraintes spécifiques (pente, parcellaire, éloignement) ou le potentiel différent (rendement fourrage, part du pâturage) sont aussi des facteurs explicatifs.

 

3 élevages, 3 stratégies gagnantes

Une quinzaine de producteurs de l’Isère et de la Drôme se sont déplacés dans les terres froides pour entendre les témoignages et observer le parc matériel de 3 exploitations. Ainsi Emeric Barbier (Earl de Bourbre), Hervé Annequin (Gaec de la Gambille) et David Gerbier (Gaec du Rivet) présentaient des stratégies mises en place sur leur exploitation. Tous ces élevages ont des charges de mécanisation à moins de 100 euros/1000 litres depuis plus 3-4 ans et dégagent un bon niveau de rentabilité et de revenu. Les trois stratégies peuvent se résumer ainsi :

 

 

Ne pas dépasser 300 euros, alimentation, mécanisation et travail

Ces 3 postes de charges sont les postes principaux. L’analyse des 3 élevages témoins montre la nécessité de maîtriser ses 3 paramètres afin de dégager un bon niveau de revenu. Si un poste est légèrement dégradé (exemple alimentation >130 euros)), il doit être rééquilibré avec les deux autres (exemple forte productivité du travail ou dilution des charges de mécanisation). Dans tous les cas de figure, la cohérence du système est primordial. Elle doit se décliner au quotidien par une bonne maîtrise technique et à plus long terme par des investissements pertinents.

 

Jean-Philippe GORON, Isère Conseil Elevage
 

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