Charges de mécanisation maîtrisées en élevage Bovins lait, témoignage de David Gerbier du Gaec du Rivet à Chimilin (38)

Cette exploitation est économe en charges de mécanisation et en bâtiment, tout en étant intensive sur les surfaces. Présentation de ce qui les caractérise et leur permettent d'avoir ces bons résultats :

 

 

Un gaec qui s'est développé récemment

Depuis que je me suis installé il y a 10 ans, on est passé de 170 000 litres à plus de 500 000 litres, et ce sur 104 ha. L'étable entravée a été transformée en une stabulation à logettes. Pour les rations hivernales, j'ai simplifié : mes terres ne sont pas favorables à la luzerne donc je cultive du RGI et des moha en dérobés que je récolte en enrubannage distribué en libre-service. Sinon c'est 12 kg de MS de maïs ensilage avec  1,5 kg de luzerne déshydratée par vache, puis du tourteau et de l'aliment VL. Mon bâtiment ancien réaménagé est exigu. J’ai une dessileuse portée simple de 1.5 m3. Je fais plusieurs dessileuse par jour. Les silos sont proches, c’est rapide. Je l'ai achetée 1000 euros il y a 10 ans...Au printemps, j'apprécie quand les vaches pâturent : ça leur fait du bien de sortir même si je dois les faire traverser la route. »

 

Une conduite intensive

pour le pâturage, avec 5 vaches par hectare, je mets de l'azote (4 passages de 50 unités chacun). Ainsi j’arrête la distribution de l’enrubannage au printemps. Sur mes terres productives, je fais des cultures principales en maïs et céréales que j’associe à une dérobée (RGI ou moha). Les rendements sont assez élevés (100 q en maïs sans irrigation). Toutes les pâtures disposent de points d’eau. Les vaches sont aussi conduites de manière intensive (9000 litres/VL/an). Cela limite le nombre d’animaux à élever et le temps de traite.

 

Cuma, recherche économie

Nous avons  2 enrubanneuses à la cuma. Quand la première a été amortie, on en a acheté une nouvelle mais on utilise toujours l'ancienne : ça donne de la souplesse pour les chantiers et ça nous permet de réduire les coûts sur la nouvelle. Pour l'épandeur à fumier, chaque fois que nous renouvelons, on réussit à baisser le coût : de 12 euros la remorque il est passé à 10 puis à  6...avec les membres de la cuma on est sur la même logique d'économie. » Le semoir, le pulvérisateur, la bétaillère, le tonneau à lisier sont aussi en cuma. « La presse par contre non, j'ai besoin de savoir qu'elle est toujours disponible donc je l'ai achetée seul. Pour les foins et surtout les enrubannages je ne veux pas prendre de risques avec la météo souvent capricieuse »

 

Entretien

« Hormis le tracteur neuf que je viens d'acheter, suite à une opportunité, j'achète surtout de l'occasion. De toute façon j'aime bien bricoler, entretenir, et réparer si besoin. Je réalise tout l’entretien courant et je n’hésite pas à désosser un matériel et sortir le poste à souder. Je suis toujours à l’affut du matériel, les bonnes occases, leurs prix. »

 

Performant économiquement

Avec moins de 60 euros par 1000 litres, les charges de mécanisation sont très basses : 17 € d'amortissement, 8 en entretien, 14 en carburant et 15 seulement en travaux tiers. La forte productivité animale et surface combinée à la faible part de matériel neuf en propriété permet d'abaisser ces charges de mécanisation. La productivité du travail étant également bonne, comme pour les 2 autres témoignages, le gaec du rivet ne dépasse pas les 300 euros pour les 3 coûts principaux : mécanisation + alimentation + travail. C'est ce qui permet à Didier de dépasser les 2 Smic par Umo lait sur la campagne 2013-2014.

 

Jean-Philippe GORON - Isère Conseil Elevage

 

Voir également les témoignages de l'exploitation n°1 EARL de la Bourbe, et celui de l'exploitation n°2 GAEC de la Gambille

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