La vache exporte plus ou moins d’urée en fonction de l’activité du rumen. Les composants azotes de la ration, une fois ingérés, peuvent prendre deux chemins différents selon leur dégradabilité ruminale (figure 1).
Un produit de la digestion de la vache
L’azote ingérée prend 2 voies métaboliques
D’un côté, la protéine ingérée non dégradée (PIND) passe par l’intestin grêle où elle peut être digérée puis absorbée partiellement (absorption à travers les parois du système gastro-intestinal pour rejoindre la circulation sanguine par la veine porte). Elle devient alors disponible pour l’utilisation métabolique et la synthèse des protéines. De l’autre côté, les protéines digestibles provoquent le relâchement d’ammoniac dans le rumen.
Le capteur de l’azote : l’énergie microbienne
L’utilisation de l’ammoniac par la protéinase microbienne dépend de la disponibilité d’énergie (glucides d’origine amylacée et fibres digestibles : figure 2).
L’utilisation de l’ammoniac par les bactéries est fonction du taux de croissance de la flore microbienne qui, à son tour, dépend de l’énergie disponible. Un excès d’ammoniac entraine une diffusion vers la veine porte et le foie. Cet excès est transformé alors en urée, par le cycle de l’urée, que l’on retrouve dans l’urine et dans le lait où il est analysé.
Eric Bertrand,
FIDOCL Conseil Elevage
Taux d'urée, des plages de confort et d'inconfort pour la vache
Nous sommes en mesure de décrire aujourd’hui trois configurations pouvant avoir un impact physiologique.
Trois seuils repères classiques revalidés.
Ils se décomposent de la façon suivante :
• Urée forte (>350 mg/l ou 0,35 g/l) : risque d’intoxication ammoniacale
• Urée confort (200<<300 mg/l ou 0,2-0,3 g/l)
• Urée faible (<150 mg/l ou 0,15 g/l) : réduction de l’activité métabolique
Une nouvelle alerte : la variabilité du taux d’urée
L’expérimentation du PEP menée entre 2009 et 2011 a mis en évidence une situation de taux d’urée toute aussi problématique que des niveaux haut ou bas. Cette situation est la variabilité de l’urée sur des périodes « courtes » amenant une instabilité métabolique se traduisant par une situation d’acidose chronique sur les animaux. Cette variabilité se traduit par des variations de 50 mg/l entre 2 prélèvements ou 70 mg/l sur 3 prélèvements.
6 prélèvements pour décrire un profil urée
En partant des résultats des 6 dernières analyses de troupeau, nous pouvons déterminer dans quelle configuration se trouve le troupeau, et la combinaison avec le critère de variabilité nous renseigne sur le risque nutritionnel à surveiller.
Il est très important que le taux d’urée soit stable d’un contrôle à l’autre. Une variation supérieure à 0,05 g/l est déjà une variation trop brusque qui traduit au niveau des animaux une valorisation différente de la ration.
Eric BERTAND, FIDOCL Conseil Elevage
Pour aller plus loin sur ce sujet, consultez notre dossier Urée