Témoignage éleveur : Privilégier l'achat de matières 1eres

Privilégier les achats de matières premières - Didier Annequin éleveur à Panissage (38)

Gaec à 3 associés, 560 000 litres produits, élevage de tous les mâles en taurillons, atelier complémentaire d’une vingtaine de vaches allaitantes, 105 hectares + mise en pension. 32 ha de maïs fourrage, 8 ha de céréales grain autoconsommées, 15ha de prairies temporaires.

 

Chiffres clés de l'exploitation

Nombre de VL :82 VL  race montbéliarde      
Niveau étable :6830 Litres / VL
Production hivernale :25kg lait moyenne 
Production estivale :20 kg 
Ration hivernale :ensilage/enrubannage luzerne/colza
Ration printemps : maïs grain humide/pâture/colza
Quantité concentrés :150g/Litre
Coût concentrés :39€/1000 litres
Coût fourrages :94€/1000 litres
Marge / coût alimentaire :210 €/1000 litres
Coût production atelier avec MO :433€/1000 litres

Aujourd’hui vous achetez uniquement du tourteau de colza pour nourrir tous vos animaux, comment en êtes-vous arrivé là ?

Il y a 3 ans, les rations des laitières et des taurillons étaient équilibrées à base d’aliment du commerce acheté en 12 tonnes. Simplement, de manière à réduire nos charges, nous avons souhaité utiliser davantage de matière première et en gros volume. Tout d’abord en tourteau de soja puis en colza depuis 2 années. Les premières fois nous avons travaillé avec un fournisseur qui livrait directement par semis de 25 tonnes. Mais notre exploitation est sur deux sites distants d’environ de 5km et surtout pas facile d’accès avec une semi-remorque surtout en hiver. Finalement nous travaillons avec notre coopérative.

Concrètement comment êtes-vous organisé ?

A l’année nous achetons entre 100 et 120 tonnes de  tourteau de colza et rien d’autre. La coopérative nous communique régulièrement les cours du colza à terme. Selon les cours nous réservons 1 ou plusieurs semis à l’avance. La coopérative ne nous livre pas directement. On dispose de notre stock sur l’une de leur plateforme au prix du contrat. On va ensuite chercher en tracteur selon nos besoins 10 à 12 tonnes de colza sur leur site distant de 10 km. En 4 heures trente  on a fait l’aller-retour et rerempli les silos des deux fermes. Avec la vis à grain de la CUMA il y a très peu de manutention.

Quels sont les gains ?

Difficile à estimer mais en 2011 notre prix moyen de la tonne de colza était de 224 euros. Notre dernière commande cet été il était même redescendu à 197 euros. J’en ai retenu 2 soit 50 tonnes. A ce prix là je suis couvert jusqu’à noël. Quand je vois le prix du colza à plus de 300 euros, nous sommes largement gagnant ! Avec un volume de plus de 100 tonnes d’aliment, l’économie est importante.

Si le prix des matières premières continue de monter, comment allez-vous résister à cette hausse de charge ?

C’est sûr en 2011 et 2012 on s’en est bien sorti avec nos contrats de colza. Pour 2013 je n’ai pas encore réservé de correcteur azoté. J’attends. Pourquoi pas utiliser d’autres sources de proteïnes ? Sur notre élevage on a la chance de ne pas avoir trop d’annuités et on peut compter sur l’embellie de la viande. C’est l’équilibre des cours du lait, de la viande et des céréales qui dictera nos choix. Moins de lait cet hiver et plus au printemps où l’on peut faire pâturer nos vaches sans maïs ensilage ? Ou au contraire réinvestir si le prix du lait remonte ?

Le regard d'Yvan Girard, conseiller d’élevage du secteur

"L’efficacité technique et économique de cette exploitation est très bonne. Néanmoins ce système est toutefois tributaire de la pousse de l’herbe au printemps. Il est exigeant pour les vaches qui démarrent leur lactation en fin d’hiver et au printemps. Maîtriser le déficit énergétique à cette période est difficile. Cela se ressent en terme de performance de reproduction avec un intervalle vêlage  1 ère IA de 117 Jours en moyenne"

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur les rations avec du tourteau de colza

Jean-Philippe GORON - Isère Conseil Elevage

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