Robot : Un éleveur alerté en vaut deux !

Avec le passage à la traite robotisée, la qualité du lait est un paramètre à surveiller de très près.

De mauvais résultats de qualité du lait peuvent peser sur la balance financière d’une exploitation. Tous les spécialistes du robot s’accordent à dire qu’après installation, les élevages sont soumis à de fortes concentrations cellulaires.

Les animaux, créer un comportement adéquat
La numération cellulaire peut fortement augmenter si le nombre de refus par le robot est trop important. L’entrée dans le robot peut induire le déclenchement du réflexe d’éjection du lait et donc l’ouverture du sphincter du trayon. Des lésions sur les trayons ou encore une augmentation des pertes de lait sont également des facteurs à surveiller pour éviter un pic cellulaire. Les éleveurs qui adaptent le nombre de traites par vache par jour en fonction de la production et du stade de lactation ont des résultats leucocytaires satisfaisants.

Le robot, une machine à traire satisfaisante
La maîtrise de la détection et du traitement des mammites a une place encore plus importante qu’en système de traite traditionnelle.
Enfin, ces dernières années, les constructeurs ont nettement amélioré les techniques de pose des gobelets, ce qui permet de réduire les risques de contamination.
Avec l’arrivée du robot, la teneur en germes du lait semble rester bonne, même si elle est devenue irrégulière.
Les élevages qui avaient déjà des problèmes sporadiques avant d’installer un robot sont plus enclins à des pics et à une irrégularité des résultats.
Ce paramètre ne poserait donc pas de problèmes, l’évolution moyenne n’ayant jamais atteint le seuil de pénalité.

L’éleveur, la clé de la réussite
Avec la traite robotisée, l’éleveur perd le contact avec la mamelle. C’est d’ailleurs l’un des points déstabilisants dans le processus de gestion des infections mammaires. Le contrôle régulier des indicateurs fournis par le logiciel et la prise de décision déclenchant une intervention rapide sont les clés de numérations cellulaires satisfaisantes.
Un soin particulier est à apporter au niveau de la propreté de la stalle, en raclant et lavant celle-ci, pour une meilleure maitrise de la qualité globale du lait.
L’éleveur doit apprendre à faire confiance à la machine, au logiciel et adapter ses pratiques à sa nouvelle installation de traite.

Eric Bertrand et Caroline Moulin,
Contrôle Laitier de Haute-Savoie

<< Gaec La Flèche d’Or, Massingy (74)

La gestion de l’environnement et de l’ambiance prend une place prépondérante en système de traite robotisée…

Le Gaec de la Flèche d’Or gère 55 Holsteins à haut niveau de production. Le robot a été installé en 2006.

Une réflexion s’engage pour stopper les mammites
Suite à une épidémie de mammites incurables il était urgent de faire quelque chose. Le souci était particulièrement marqué chez nous dans la mesure où les vaches sortent au pâturage uniquement pendant la nuit. Pendant la journée elles se réfugiaient dans la partie du bâtiment où le toit était isolé. La totalité du troupeau dans une moitié de bâtiment, cela amplifiait nos problèmes de contamination. En plus, nous avions remarqué que l’ingestion des animaux suivait une pente inverse à la montée des températures; des animaux qui ne mangent pas suffisamment (surtout lorsqu’ils ont un bon potentiel de production) sont des animaux qui lutteront beaucoup moins efficacement contre les infections mammaires. Comme il s’était avéré très concluant de se soucier de la qualité de l’air pour les veaux, le pas n’a pas été très long à franchir pour les vaches…
Nous avons fait intervenir le GDS et le service traite qui ont confirmé les problèmes d’ambiance que nous suspections, matérialisés par de la chaleur, des dégagements d’ammoniaque et des germes d’ambiance incriminés dans la plupart des cas de mammites. L’aménagement de la ventilation s’est alors inscrit dans une démarche globale visant à constamment privilégier le bien être des vaches afin d’améliorer la productivité et la gestion sanitaire en lien avec la qualité du lait.

Des modifications efficaces
Le robot de traite rend la gestion des vaches mammiteuses plus complexe puisqu’il n’y a plus personne à la traite pour soigner les animaux. Il est donc préférable de s’occuper de la prévention en éradiquant les problèmes en amont.
Réaménager les entrées d’air, les volumes du bâtiment et l’isolation aurait été trop coûteux alors que nous venions tout juste d’investir dans un robot de traite. Grâce aux conseils du GDS et du service traite, nous avons décidé de focaliser nos efforts sur trois points :
• Le remplacement des anciennes logettes par des logettes matelas (5 cm d’épaisseur) avec 7 % de pente pour mieux évacuer les déjections et un entretien régulier avec de la sciure,
• L’achat d’un robot racleur qui nettoie les allées toutes les deux heures,
• L’installation du système de ventilation.
Conséquence logique, les taux cellulaires ont baissé très rapidement. Dans notre cas, nous attribuons directement cette amélioration à la ventilation. Pour les hommes aussi la ventilation est appréciable car elle nous permet de travailler dans de bien meilleures conditions tout au long de l’été.>>

Un dispositif équipé de sept  ventilateurs pilotés par un régulateur électronique dans la stabulation libre motivé par l’aspect sanitaire et l’augmentation du confort des vaches et des hommes pour un gain de productivité.











Propos recueillis par

Eric Bertrand FIDOCL Conseil Elevage

 

 

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