Problèmes leucocytes

Une méthode pour progresser.
Un problème de cellules est souvent multifactoriel. Le diagnostic complet de la situation permet de cibler tous les facteurs de risque en présence pour retrouver un lait de qualité.

L’origine des mammites est classée en 2 grands types : germe de réservoir mammaire ou germe d’environnement.

Trouver les germes en cause

Dans un élevage, cette détermination se réalise avec l’aide de 2 outils indispensables: le récapitulatif des comptages cellulaires individuels contrôle laitier sur 18 mois et l’enregistrement des mammites cliniques sur le carnet sanitaire. L’étude de ces informations donne le « profil » du problème de l’exploitation.

Les troupeaux se caractérisant par des niveaux de cellules élevés avec beaucoup de vaches douteuses ou infectées et peu de mammites cliniques sont plutôt sur un profil germes de réservoir mammaire. Les troupeaux qui présentent peu de cellules et de nombreuses mammites cliniques sont plutôt sur un profil germes d’environnement.
Déterminer les facteurs de risque liés à la traite et au bâtiment

La visite lors de la traite a plusieurs objectifs : connaître les pratiques de l'éleveur et identifier les facteurs de risque (animaux, matériel, technique de traite, trayeurs). L’observation des conditions de logement permet également d’explorer les risques liés à l’environnement.

Proposer un protocole de traitement des mammites
La fréquence, l’intensité et la guérison des mammites donnent des informations sur les germes présents et l’efficacité des produits utilisés. Les informations portées sur le carnet sanitaire sont aussi une aide précieuse à l’analyse.
Un protocole pertinent doit être établi avec le vétérinaire traitant.

Le cas particulier des primipares

Les génisses doivent vêler et rester saines. Elles doivent améliorer le taux cellulaire global du troupeau. Dans le cas contraire, il faut revoir les pratiques autour du vêlage (hygiène, alimentation, traite...).
Gérer le tarissement
Cette analyse permet de vérifier les taux de guérison lors de la période sèche. La collaboration avec le vétérinaire traitant de l’exploitation assure la mise en place d’un protocole de traitement adapté aux germes présents et au niveau d’infection des animaux. Entre les vaches saines et infectées, le choix du produit sera différent.
Définir un plan d’actions
A l’issu de l’analyse, des résultats et des pratiques, il est possible de déterminer les facteurs de risques selon la règle des 5 M : les facteurs liés à la Matière première (les animaux), au Matériel, à la Méthode de travail (les pratiques), à la Main d’oeuvre (disponibilité et harmonisation des pratiques) et au Milieu.
Un plan d’actions prenant en compte les contraintes de l’exploitation est proposé. Il comporte les mesures correctives et préventives à mettre en oeuvre dans les meilleurs délais.

Anne Blondel,
Ain Conseil Elevage

<<Gaec de l’Irance, Romans (01)
Un plan d’actions efficace


Suite à un regroupement de 2 troupeaux, le Gaec de 4 associés passe à 200 vaches montbéliardes. Il n’y a pas de modification réalisée dans la salle de traite 2x10 épi avec décrochage ainsi que dans le bâtiment.

Quelle était la situation ?
Suite à l’augmentation du troupeau, les mammites cliniques ont augmenté progressivement pour atteindre jusqu'à 15 vaches traitées par semaine. Beaucoup de lait était jeté et nous avons eu 10 réformes supplémentaires anticipées et non prévues. Le conseiller du secteur et l’expert qualité du lait sont intervenus pour faire un bilan de la situation. Tous les facteurs de risque dans l’élevage ont été analysés. Ils nous ont ensuite proposé un plan d’actions.

Qu’avez-vous mis en place ?
Nous avons maintenant une lavette individuelle au lieu de 2 pour tout le troupeau avant. Elles sont lavées après chaque traite à la machine à laver. Les trayons sont tous essuyés au papier. Le produit de trempage que nous utilisons est un film iodé avec adoucissant pendant la période de pâturage. Il est facile à enlever.
Un protocole de tarissement, variable selon les situations des vaches, a été établi avec notre vétérinaire traitant. Nous avons aussi un protocole pour les mammites cliniques en fonction des cas. Pour les pratiques, nous trayons désormais toujours à 2 pour mieux surveiller les mamelles. Il faut 2heures pour les 180 VL. Enfin, dans le bâtiment, le fumier est sorti dès que l’aire paillée le nécessite, soit 2 fois de plus qu’avant dans l’hiver.

Quels sont les résultats ?
Les changements des pratiques ne sont pas évidents à mettre en place pour tous les associés. Nous avons beaucoup de seaux suspendus dans la fosse de traite. Mais les résultats de qualité sont au rendez-vous. Les mammites ont diminué. Les cellules sont toujours entre 180 000 et 200 000 et 6 mois après le début des changements nous n’avions plus de pénalités . Le prix du lait est toujours au maximum. Améliorer la situation était possible et rentable.>>

 

Propos recueillis par Jean Yves Duroux,
Ain Conseil Elevage

   

 

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