Le taux d’urée du lait de chèvre:

L'urée du lait, nouvel indicateur d’efficacité de la ration et de qualité « environnementale ». 

Il existe une plage optimale de résultats qui garantit un bon fonctionnement du rumen : l’azote mis à disposition dans la ration est utilisé pour fabriquer des protéines.

Si le taux d’urée du lait est trop élevé, c’est que l’azote mis à disposition dans la ration est gaspillé et rejeté dans l’environnement par le lait et l’urine. S’il est trop faible, la ration manque d’azote soluble. Le taux d’urée est un nouvel indicateur qui vous sera bientôt fournit par les analyses du contrôle laitier, grâce aux nouveaux analyseurs dont vient de se doter le laboratoire Galilait. Il sera calculé pour chaque chèvre mais il ne sera interprété que pour des lots d’animaux. A ceci près que l’interprétation pose problème pour les caprins, car si des normes ont été définies pour les bovins, elles ne correspondent pas aux caprins. Les contrôles laitiers ont donc demandé depuis début 2010 à bénéficier de l’accès aux résultats de l’interpro (3 analyses de tank par mois) pour une quarantaine d’élevages caprins laitiers de la Région, afin d’analyser ces résultats et de trouver la plage optimale de ce taux pour des caprins.
 
 
Analyse des premiers résultats
 
Un taux d’urée moyen à 0.47.
 
Sur 1 030 analyses transmises par l’interpro pour 36 élevages, seulement 62, soit 6 % sont dans la plage optimale définie pour les bovins qui est de 0,2 à 0,3. La plage optimale pour les caprins semble donc être
plus élevée. La moyenne de ces 1 030 analyses caprines est de 0,47, avec des résultats allant de 0,15 à 0,89.
 
Une moyenne sur 12 mois pour chaque élevage.
 
Les résultats ont ensuite été regroupés par élevage. On obtient une moyenne des analyses sur 12 mois pour chaque élevage. Ces moyennes varient de 0,38 à 0,58, avec un élevage moyen de nouveau à 0,47 mais des résultats minimum et maximum très variables.
Par exemple, l’élevage n° 24 a une moyenne sur 12 mois à 0,47 mais des résultats dans l’année qui ont varié de 0,22 à 0,73.
 
Plus d’urée, plus de lait ?
 
Le tableau ci contre montre que, plus le taux d’urée progresse, plus le niveau de lait et le TP progressent, avec cependant un TB plus faible pour les élevages ayant des taux d’urée élevés. Serait-ce le signe d’un mauvais fonctionnement du rumen : un excès d’azote qui accélère le transit et diminue la dégradation des fibres à l’origine du TB ? Derrière ces moyennes, l’analyse individuelle montre des élevages avec un niveau de lait faible pour un niveau d’urée élevé : 0,54 pour 633kg de lait, et aussi des élevages avec un niveau de lait élevé pour un niveau d’urée raisonnable : 0,46 pour 1 100kg de lait.
 
 
 
Et après ?
 
Accompagnés de leurs conseillers, Les éleveurs qui disposent de ces résultats ont commencé à les utiliser pour corriger leur ration, au regard du TP, du lait, du stade physiologique et de l’observation du troupeau. Des taux d’urée trop faibles ou trop élevés pénalisent le revenu, soit par manque de lait, soit par gaspillage de l’azote de la ration. Très utile aux éleveurs et à leurs conseillers pour le pilotage de l’alimentation du troupeau, ce nouveau critère pourrait à l’avenir être utilisé pour évaluer les rejets d’azote de l’élevage dans l’environnement. Des programmes de recherche sont en cours sur ce sujet.
 
Cécile Pandrot, Drôme Conseil Elevage
 
Sommet de l'Elevage 2011

 

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