Le bilan cellules, se servir des analyses leuco du contrôle laitier

A l’heure où la maîtrise des charges est très importante, et où les critères de pénalités concernant les comptages leucocytaires doivent se durcir, le bilan cellules proposé par le contrôle laitier est un outil incontournable pour l’éleveur. Le bilan cellules est établi à partir des comptages leucocytaires réalisés sur les échantillons de lait de chaque chèvre, prélevés lors des pesées du contrôle laitier. C'est un outil de maïtrise de la qualité du lait.

Tous les comptages réalisés entre le 15éme et le 250éme jour de lactation servent à établir un statut individuel. L’interprétation ne peut se faire que sur une série de comptages. Deux bornes sont importantes : 750 000 et 2 millions de cellules par millilitre de lait et quatre statuts sont utilisés pour classifier les animaux : « S » pour saine, « I » pour infectée, « G » pour gravement infectée, et « * » pour incurable. Ces comptages vont servir au contrôleur dans son conseil, selon la situation globale du troupeau concernant les cellules. Les primipares et les chèvres saines pourront être mises en lots pour passer à la traite en premier, les infectées et certaines gravement infectées pourront être traitées aux antibiotiques au tarissement, et l’éleveur pourra choisir de réformer d’autres gravement infectées et les incurables.

Vincent Desbos, Ardèche Conseil Elevage

4 statuts sont utilisés pour classifier les animaux.
StatutSignification
SAu plus un comptage supérieur à 750 000, sur au moins 6 résultats
IAu moins deux comptages supérieurs à 750 000, mais non classée G
GAu moins trois comptages supérieurs à 2 millions
*Classée G ou incurable lors de la lactation précédente, et présentant un premier comptage supérieur à 2 millions

<<Gaec de Javanes, Gilhoc sur Ormeze, nord Ardèche

Un lot spécifique pour les primipares a été créé.

Utilisation des résultats cellules en élevage

Le Gaec de Javanes témoigne du travail accompli sur l’élevage grâce aux données cellules du contrôle laitier. Avec la constatation de mauvais résultats cellules sur l’élevage et un impact financier important dû aux pénalités (7€/ 1000L sur la campagne 2008/2009), une discussion s’engage avec le contrôleur pour améliorer la situation.

Les éleveurs décident de mettre en œuvre plusieurs outils

• prise en compte des résultats cellules individuels pour la décision à la réforme, prioritairement sur les chèvres classées en statut « incurable », • traitement au tarissement avec seringues intra-mammaires, pour les chèvres « infectées », • mise en lot des primipares avant la mise-bas en octobre, et ce jusqu’à la mise à l’herbe fin mars pour les traire en premier, • utilisation d’une solution antiseptique en post-trempage.

Une visite à la traite

Dans le même temps, une visite à la traite réalisée par le contrôleur permet de mettre en évidence certains points à améliorer, notamment des entrées d’air causées lors du décrochage des griffes. Ainsi, 24 chèvres ont été réformées sur le critère cellules à l’automne 2010, et 16 autres en cours de lactation. En 2011, ce sont 17 chèvres qui vont être exclues. Lors du tarissement d’août 2010, 20 chèvres jeunes et infectées ont été traitées. Les résultats obtenus en 2011 permettent de réduire la pénalité sur le critère cellules à 4,2€/ 1000L. Les éleveurs ont bien conscience que les efforts réalisés ne permettront d’obtenir des résultats que si le travail est poursuivi sur le long terme.  >>

Evolution des comptages cellules troupeau sur 2 ans.

Propos recueillis par Vincent Desbos,

Cournon 2011, Spécial Caprin

 

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