Grands troupeaux : bien s'organiser est une nécessité

Une organisation efficace et des bâtiments fonctionnels sont les clefs de voûte de la gestion d’un grand troupeau. Les temps de traite, d’alimentation des animaux  et de curage-paillage occupent environ 80 % du travail d’astreinte. Une dérive dans certaines de ces tâches, par manque de temps ou de facilité, aura de graves conséquences sur l’état du troupeau.

 

 

Se réunir, s’équiper et simplifier le fonctionnement

Beaucoup de variabilité au niveau du temps d'astreinte

Le temps quotidien passé auprès des animaux est de 35 h/UGB/an d’après les diagnostics « Amélioration des conditions de travail en élevage laitier » réalisés en Auvergne.
Le temps de traite, y compris les temps de préparation et de nettoyage, couvrent en moyenne 53 % du travail d’astreinte. Ensuite, les temps passés à l’alimentation et au curage-paillage représente 36 %.
Pour les grands troupeaux le temps d'astreinte / VL est plus faible et la variabilité entre élevages est moindre.


Se répartir le travail entre associés

S’occuper d’un grand troupeau nécessite l’intervention de plusieurs personnes, associés ou salariés. La communication entre ces personnes est indispensable.
Un bureau avec l’ensemble des documents facilement accessibles est nécessaire. Une réunion hebdomadaire est primordiale pour assurer l’organisation quotidienne.  Une spécialisation des tâches est possible mais garder de la polyvalence reste un atout.
Le suivi du troupeau au quotidien, soins des animaux, reproduction, demande un responsable identifié, voire deux.


Passer moins de 2h en salle de traiteet mécaniser certaines tâches

L’équipement de traite doit permettre de traire en moins de 2 h. en assurant au trayeur et aux animaux un confort optimal. L’allaitement des jeunes est une tâche pénible et contraignante. L’automatisation grâce à un DAL et un lactoduc est vivement conseillée. Le raclage automatique des couloirs offre un confort et un gain de temps précieux.
La distribution des aliments doit être mécanisée. Pour des élevages bien équipés et organisés, il faut compter 6 h/UGB/an. A l’extrême, il faudra 14 h. La conception du bâtiment doit être réfléchie en tenant compte de la circulation des animaux, des hommes et des machines.

Josiane Chaussaroux, Conseil Elevage 63

 


« Gaec Boucheret, Prondines (63)

Travailler et prendre le temps « de voir la route »

Les trois associés conduisent 90 holstein, leur suite et  26 charolaises, à l’ouest du Puy de Dôme, à 850 m. d’altitude. Hervé assure la traite, Bruno répartit son temps entre traite et soins aux veaux tandis que Philippe s’occupe de l’alimentation et du curage.


Une salle de traite rénovée et une distribution des fourrages simplifiée

« Avec l’accroissement du troupeau, nous avons aménagé une salle de traite EPI 2x8. Le temps de lavage de la salle de traite est trop long. Nous voulons acheter une rampe de lavage. L’aire d’attente est réduite en surface et se trouve sur une aire raclée à l’aide d’un racleur automatique» nous confie Hervé.
La distribution des fourrages se fait avec la déssileuse une seule fois par jour. Le soir, Philippe repousse la ration avec un outil attelé devant le tracteur. Tous les concentrés et minéraux sont distribués au DAC. La grange à foin jouxte l’étable et les silos couverts sont à côté.

 

Bâtiment fonctionnel et aménagement des pâtures pour économiser du temps

Pour le curage, l’installation du racloir automatique a permis de gagner plus de 30 minutes par jour.
« Presque tous les animaux sont sous le même toit. Les bâtiments offrent une bonne circulation des animaux et des tracteurs. On ne recule pas avec le tracteur pour sortir du bâtiment. L’accès à la laiterie est satisfaisant.
Notre zone est plutôt arrosée ; nous voulons profiter au maximum de la période de pâture. Pâturer avec un gros troupeau, c’est possible :  nous avons aménagé des paddocks avec création de chemins. Actuellement, on installe des tuyaux enterrés pour amener l’eau dans les parcelles. On gagne du temps dans les bâtiments.
 

Une communication rodée et naturelle et des vacances programmées

Nous prenons chacun 10 jours de congés consécutifs en été et un week-end sur trois en hiver. L’organisation des week-ends nous satisfait pleinement.
L’efficacité de notre travail résulte de notre rigueur sur les horaires, de l’échange d’infos et de consignes et de la volonté de dégager du temps pour la famille et les loisirs. »

Propos recueillis par Audrey Morel et Josiane Chaussaroux, Conseil Elevage 63 

Pour en savoir plus sur les grands troupeaux, consultez notre article sur les bâtiments pour grands troupeaux ou celui sur le pâturage des grands troupeaux

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