Des vaches en forme en lien avec un taux d’urée stable

Didier Blanchon gère 45 Holstein avec un niveau de production élevé de 9 200 kg et des taux équilibrés, c’est-à-dire 40 g/l pour le taux butyreux et 33 g/l pour le taux protéique. Pour vérifier l’efficacité de la ration hivernale, un pointage des animaux est effectué chaque année entre fin décembre et début janvier. L’objectif est de faire le lien entre l’état de forme et la production des animaux. Le leitmotiv de la conduite de l’élevage est la production, la santé et la reproduction.

 

« Témoignage de l'Earl des Erables, Saint Pierre la Palud (69)

Maïs et luzerne au service de rumens fonctionnels


Une notation précise et rapide pour objectiver l’état de forme du troupeau

Les animaux sont bloqués au cornadis pour faciliter la notation. En une heure, le travail de notation est réalisé. Pour chaque vache, différentes zones de l’animal sont observées. La note d’état corporel se fait à droite de l’animal, la note de remplissage de rumen à gauche, la note de locomotion en vue arrière et la note de signes mineurs plutôt sur l’avant de l’animal.
Le verdict pour ce début d’année 2013 est satisfaisant. Sur les 40 notations, 11 animaux présentent des notes d’état corporel inférieures à 2, soit un niveau de 27 %. Ce seuil traduit des animaux avec un manque de réserves corporelles ou animaux jugés trop maigres. Les 10 animaux avec des signes mineurs, soit 25 % de l’effectif, notamment mauvaise qualité du poil dans la zone de l’épaule sont des animaux avec des notes d’état trop faibles. Ces 2 notes sont représentatives du potentiel énergétique de la ration. Globalement, ces 2 pourcentages 27 % et 25 % sont encourageants. 5 points de moins seraient encore plus sécurisants. La valeur UFL, moyenne cette année, de l’ensilage de luzerne se retrouve dans les observations et les résultats, pénalisant un peu la densité énergétique de la ration.
Par contre, 8 animaux seulement n’ont pas le rumen assez rempli, soit une alerte limitée à 20 %. L’ingestion est au rendez-vous. Le niveau de consommation des fourrages est élevé et se situe à 18,5 kg de matière sèche, avec 30 kg d’ensilage de maïs (à 33 %), 18 kg d’ensilage de luzerne (à 40 %) et 1,5 kg de foin de graminée. La ration semi complète comprend également 5 kg de concentrés, dont 2 de tourteau de colza, 1 de tourteau du commerce, 1 de triticale et 1 de maïs grain. Ces rumens pleins (80 % des animaux) traduisent que ce qu’ingère la vache est valorisé. Le tombé de bouses est excellent. Le sanitaire de la ration est maîtrisé et pondère la qualité énergétique de la luzerne.
L’autre point fort de la notation fait ressortir que 5 vaches seulement ont des problèmes de locomotion. Ce taux de 12 % est excellent.


Les pratiques conduisent à un taux d’urée stable

L’aspect intéressant de la méthode est de chiffrer ce coup d’œil extérieur du troupeau. 24 vaches ont 100 % des clignotants au vert et 6 animaux sont plus fatigués et demanderont une attention plus particulière. On objective que la gestion globale de la conduite du troupeau est réussie.
Un autre signal s’accorde à cet état de forme du troupeau, ce sont les taux d’urée. Les 6 derniers sont en moyenne à 0,24, le haut est 0,28 et le plus bas à 0,22.
Didier conclut : « il faut que je continue de profiter de la complémentarité entre le maïs (pour l’énergie qu’il apporte et l’état corporel qu’il confère) et la luzerne (pour sa capacité à optimiser le fonctionnement du rumen) », aussi bien au niveau des animaux que de la conduite des cultures. »

 

Propos recueilli par Patrice DUBOIS, Rhône Conseil Elevage

Tags: