La variabilité du taux d'urée reflet de l'état général de l'animal

Jean-Luc Calmand élève 35 Holstein avec sa femme et une apprentie pour un quota de 320 000 litres. L’éleveur a fait le choix de nourrir ses animaux exclusivement à l’ensilage de maïs pour éviter de faire un silo pour stocker de l’ensilage d’herbe, d’autant plus que les potentiels du maïs sont bons dans la région.

 

Témoignage de l'EARL du Grand Servigny à Saint Christophe en Bresse (71)


Urée basse, prévenir l’acidose


Le taux d’amidon de 28 % et d’urée à 0,12g/l

« La ration cet hiver est composée de 45 kg ensilage maïs (35 % MS, 350 g d’amidon), foin à volonté (environ 2kg ingérés), 2 kg orge, 3,8 kg de correcteur 45 % de MAT (soja- colza- 3 % d’urée), 250 g de minéraux, sel et substance tampon.
La ration de base couvre 30 kg de lait à 0,92 UF et 95 g de PDI pour 22,5 kg de MS ingérés. Le taux d’amidon est de 28 %.
Au delà de 30 kg de lait, les vaches reçoivent une VL 25 : orge + tourteau.
Les résultats du taux d’urée du lait de tank sont plutôt en dessous de la borne inférieure. Depuis octobre, la moyenne mensuelle est de 0,12 g/l avec une régularité très marquée entre les analyses.


La production élevée et les animaux en forme

Jean-Luc a bien essayé de mettre plus de correcteur dans la ration mais sans effet sur le taux d’urée et surtout sur la production des animaux. Je surveille que les taux TB et TP ne se rapprochent pas trop pour éviter l’acidose causée par un éventuel déficit protéique. De son côté, l’éleveur s’assure que les animaux consomment assez de fourrages grossiers en déroulant le foin au cornadis. Les résultats de production sont satisfaisants. La moyenne de production est de 9 500 kg, 39,6 et 33,6 g/l à la laiterie.
En observant les animaux, on voit un troupeau dynamique avec une bonne locomotion, confirmée par des bouses correctes et une reproduction plutôt bien maitrisée.
Seules sont à déplorer quelques mammites cliniques dont le lien avec le taux d’urée est loin d’être évident, tant le problème est multifactoriel.
Au dire de l’éleveur: « mes animaux expriment leur potentiel tout en étant en bonne santé, je ne juge pas opportun de rechercher un taux d’urée plus élevé au risque d’engendrer un gaspillage de protéines et un surcoût non justifié ».   »

Propos recueillis par Jérôme Bonin, Saône-et-Loire Conseil Elevage

Tags: