Taux d’urée en individuel caprin

L’analyse urée est un nouvel indicateur parmi d’autres permettant de juger l’équilibre d’une ration. L’établissement de ration est difficile car il doit s’adapter aux valeurs souvent variables de la ration de base : variations de qualité et quantité du fourrage ingéré ou mise à l’herbe.

 

La Haute-Savoie s’y intéresse

 

L’urée, un indicateur global de l’alimentation

Une forte corrélation a été mise en évidence par le PEP Caprin entre les taux d’urée et le rapport microbien (PDIN-PDIE) / UFL qui correspond à la « digestibilité » de  la ration. Les analyses sont à interpréter de façon globale et doivent être faites sur le lait des deux traites. Ainsi, on estime qu’un taux d’urée proche des 400 mg/L de lait correspond à une alimentation azotée globalement optimisée et un taux d’urée supérieur à 800 mg/L par exemple met en évidence un déséquilibre de la ration dû à un excès d’azote.

 

L’utilisation concrète sur le terrain 

A chaque passage du contrôle laitier, les analyses du TP et TB permettent de vérifier le niveau de couverture énergétique de la ration ou encore de prévenir le risque d’acidose en observant les inversions de taux. Les analyses urée permettent en plus de juger l’équilibre de la ration. Des graphiques sont alors mis en place croisant pour chacune des chèvres leurs analyses urée, leur niveau de production et leur TP. On a ainsi un maximum d’informations pour juger de l’équilibre de la ration et pour ensuite ajuster au mieux l’alimentation du troupeau  ou de certains groupes de chèvres.

 

 

 

 

« David GUERIN, Gaec du Grand Massif à Saint Sigismond, en Haute-Savoie

L’urée, un critère d’alerte pour affiner la ration « Propos recueillis par Bertrand Marx»

 Durant mes études, j’avais entendu parler des expérimentations du Pradel sur l’urée. Quand le conseiller nous l’a proposé il y a deux ans, nous avons décidé avec mes associés d’essayer ce nouvel outil.

 

Nous n’avons pas de problèmes particuliers en alimentation

Mais avec notre système d’exploitation en zéro pâturage, il nous faut toujours rester vigilant malgré tout sur les quantités de concentré distribué. L’interprétation des taux d’urée nous permet de mieux ajuster notre ration. Ainsi, cette année, nous avons observé des taux d’urée trop bas suivis d’une baisse de lait. La quantité de tourteau distribué était trop faible et la qualité du fourrage avait varié. Nous avons donc ajusté notre ration pour ne pas pénaliser le pic de lactation de certaines chèvres.

 

Un service en évolution

Nous avons travaillé avec le Conseil Elevage de Haute Savoie pour faire  évoluer cet outil. Il présente maintenant plus de lisibilité, avec des graphiques simples à interpréter, une répartition des résultats par lot de production, de mise bas, etc. L’envoi des résultats par courrier permet de faire le point tous les mois et d’avoir rapidement une alerte en cas de gros excès par exemple. Cet outil est complémentaire avec l’observation de la Note d’Etat Corporel et des taux et il permet de faire le point sur l’alimentation régulièrement avec le contrôleur et les associés du gaec.

 Bertrand Marx, Haute-Savoie Conseil Elevage »

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