Le taux d’urée, résultat du fonctionnement du rumen, est une alerte de votre management de troupeau. Le dosage du taux d’urée peut être un moyen de garantir une nutrition protéique sécuritaire.
Alimenter une vache, c'est nourrir son rumen
Un taux d’urée élevé ou bas, demande une expertise nutritionnelle
Un taux élevé d’urée dans le lait peut être causé par un excès de protéines dégradées dans le rumen ou un excès de protéines non dégradées au niveau de l’intestin, en relation avec l’énergie disponible pour les utiliser. Ce phénomène peut être attribuable à un taux excessif de protéines brutes, à un manque d’énergie fermentescible ou à un mauvais synchronisme des vitesses de dégradation ruminale et intestinale respectives de la protéine et des glucides. La bibliographie nous rapporte un excès d’urée à partir de 330 mg/l provoquant une intoxication ammoniacale chronique, débouchant sur des troubles de la reproduction (infection du fluide utérin, mortalité embryonnaire précoce), et un manque à partir de 180 mg/l se traduisant par une disponibilité réduite de l’azote, ayant une influence de réduction de l’activité métabolique.
Le milieu peut influencer le comportement alimentaire de la vache
Globalement, nous constatons des teneurs plus élevées dans les zones dites herbagères que dans les zones de culture de céréales. La saison a également une influence sur les teneurs en urée. Nous remarquons effectivement une augmentation pendant la période estivale par rapport à la période hivernale. En hiver, les vaches laitières reçoivent une ration normalement plus équilibrée avec des niveaux de Matière Sèche Ingérée réelle supérieurs. En été, les fortes chaleurs pénalisent l’appétit et donc le niveau d’énergie ingérée. De plus, la ration constituée en majeure partie d’herbe, présente souvent un excès de protéines par rapport à l’énergie, notamment due à une baisse de la teneur en sucre tout en maintenant la valeur MAT. Ce déséquilibre est accentué par une surestimation des quantités ingérées à la pâture.
Attention à bien gérer la complémentation en fourrages et concentrés de manière à satisfaire les besoins physiologiques et assurer une stabilité ruminale.
Eric Bertrand, FIDOCL Conseil Elevage