Quand les vaches nous parlent, écoutons-les !

L’état corporel et le remplissage de la panse sont des signes de l’état de forme. 
Le jugement du bon équilibre de la ration passe avant tout par l’observation des animaux. Une fois la ration calculée, la moitié du travail est fait. En effet, ce qui est prévu sur le papier ne se retrouve pas forcément dans la stabulation.  

 

Prenons le temps d’observer… 

Le meilleur moyen de savoir si tout va bien dans le troupeau, c’est de regarder le comportement des animaux.

 

Tout d’abord, il faut avoir une vue globale : comment le troupeau est-il réparti dans la stabulation ? Quel pourcentage de vaches au repos ruminent ? Le troupeau est-il dynamique? Comment sont remplies les panses ? Les vaches sont-elles grasses ou maigres ? Ces critères globaux donnent déjà une tendance de l’état général du troupeau. Il faut bien sûr interpréter ces signes en fonction du moment de la journée.

Ensuite, une observation plus individuelle est nécessaire. Les choix se porteront sur des animaux à risques en premier lieu : vaches venant de vêler, en début de lactation, ayant des problèmes de reproduction ou bien encore à tarir. Un critère important est la note d’état corporel qui doit être interprétée en fonction du stade de lactation. La rumination, c’est à dire le nombre de coup de mâchoire par bol, le remplissage de la panse et la forme et la texture des bouses, permettront d’apprécier le rationnement. La qualité des membres et des poils, l’expression des chaleurs, les déplacements sont les témoins de l’état de santé des animaux. 

…avant d’ajuster. 

Tous ces critères observés seront les garants d’un bon équilibre de la ration. Ils mettront en évidence d’éventuels problèmes de transition alimentaire, de quantités distribuées, de défaut dans le bâtiment des animaux : aire de couchage, accès à l’auge, aux points d’eau…Quelques minutes consacrées à l’observation peuvent être vite rentabilisées. 
 
Vincent Moulin, Contrôle Laitier de l’Ardèche. 
<<Gaec des Vents, Vaudevant (07) 
 

La note d’état permet de viser l’insémination à la bonne période.

 
Christophe Betton, l’un des quatre associés du Gaec des Vents, passe beaucoup de temps à observer ses animaux. Il nous livre quelques-unes de ses méthodes.
Nous passons beaucoup de temps à observer les animaux. 

A quels moments de la journée observez-vous les animaux ? 

Tout d’abord, le matin avant la traite, je regarde le pourcentage de vaches qui ruminent, avant qu’elles ne se lèvent. Ensuite, j’observe la propreté des arrière-trains et la consistance des bouses. Pendant la traite, je cible quelques vaches et je compte le nombre de coups de mâchoire par bol. C’est le moment le plus propice pour observer la rumination. Dans la journée, je regarde le comportement général des animaux, et on voit vite une vache qui ne va pas bien. Au cornadis, je note quelques états corporels. De temps en temps, je regarde si les vaches en début de lactation font bien le pomme-poire, signe du bon remplissage de la panse.

Comment appréciez-vous ces critères ?

J’ai suivi une formation reproduction organisée par Eliacoop et le Contrôle Laitier. Depuis, à chaque passage de mon contrôleur, Julie Lenfant, nous notons les états, regardons l’évolution et observons particulièrement les animaux à risques. De plus, nous corrélons ces observations avec le lait, les taux et les chaleurs exprimées. 

Pour vous, qu’a changé une meilleure surveillance ?

 Avec deux races dans le même troupeau, il est difficile de distribuer une ration complète. Une meilleure observation des animaux a permis de mettre en évidence de grosses différences entre les abondances et les prim’holsteins. Nous avons ainsi amélioré le rationnement et la reproduction. »
 
Propos recueillis par Vincent Moulin 
 
Cournon 2009 

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