Parasitisme des génisses : Evaluer les risques avant de traiter

La maîtrise du parasitisme impacte la croissance des génisses. Obtenir un GMQ suffisant permet des inséminations précoces et une productivité des animaux accrue. Maîtriser le parasitisme est un passage obligé pour réussir l’élevage des femelles.

 

 


Les animaux les plus jeunes sont les plus sensibles aux infestations

Leurs immunités étant faibles voire inexistantes, les jeunes veaux sont très sensibles. Selon la densité, les conditions d’environnement, les défenses immunitaires, les facteurs de stress… la dynamique de contamination va être plus ou moins importante. Les maladies parasitaires telles que la cryptosporidiose et les coccidioses peuvent affecter les très jeunes veaux dès la naissance et être à l’origine de retard de croissance.
Au pâturage, deux grands types de parasites sont à contrôler : les strongles, digestifs et pulmonaires et les trématodes (grandes douves, paramphistome et petite douve). Selon les exploitations, le climat de l’année, la pression de pâturage, la prévalence des uns ou des autres peut différer.
Quelque soit la stratégie de déparasitage des animaux, un bilan de contamination est à faire à l’entrée à l’étable et doit être réévaluer chaque année.


Surveiller la croissance des génisses et réaliser des coprologies

Des indicateurs visuels permettent de suspecter une infestation. Etat général , poils piqués, anémies, ballonnements et épisodes de diarrhée sont les symptômes cliniques d’un parasitisme.
Des croissances faibles par rapport aux objectifs sont à surveiller. Une évaluation du poids par mesure ou pesée permet de situer la croissance du lot par rapport à des courbes repère. Les analyses coprologiques sont obligatoires pour confirmer le diagnostic.


Prévoir un plan de prévention pour l’année suivante

Dans le cas d’une contamination par les strongles, l’objectif est de développer une immunité naturelle suffisante des animaux afin de limiter les traitements inutiles. C’est par la conduite du pâturage et une stratégie de déparasitage adaptée que l’on y parvient. On sait que les sècheresses estivales reportent le risque parasitaire en automne, que les rotations rapides avec des lots d’âge homogène sur des pâturages extensifs réduisent le risque parasitaire, mais ces paramètres sont fortement dépendants de chaque structure.
En cas d’infestation massive de grande douve ou de paramphistome, il est important d’aménager les endroits humides des parcelles, notamment les points d’abreuvement.

Robert Laurent, Ardèche Conseil Elevage




« Philippe MASCLAUX, Coucouron (07)

Du velage 26 mois en Abondance

Sur la montagne Ardéchoise à 1200 m d’altitude, Philippe Masclaux élève un troupeau de 30 vaches de race abondance à une moyenne de 6 400kg et élève 6 à 7 génisses par an pour assurer le renouvellement.


Un plan prévention efficace

Je ne fais aucun achat extérieur. Mes génisses sont toutes élevées sur l’exploitation. Elles ont systématiquement un traitement anticoccidien entre 1 et 2 mois. Elles ont à disposition foin et eau à volonté, ainsi qu’un mash fibreux acheté dans le commerce. Le sevrage s’effectue de façon progressive vers 3 mois. La mise à l’herbe s’effectue vers l’âge de 6 mois sur une parcelle proche du bâtiment d’exploitation réservée aux jeunes génisses. Elles ont toutes un bolus antiparasitaire de CHRONOMINTIC et un traitement au BUTOX pour les mouches .Elles disposent d’un abri qui leur permet de se mettre à l’ombre par forte chaleur et d’être protégées des intempéries .Elles ont toujours du foin à volonté et un complément (mash fibreux) une fois par jour.
Un mois après la rentrée, je traite l’ensemble de mes génisses contre les strongles et la grande douve avec IVOMEC D. Cela leur permet aussi d’avoir une protection contre les poux et gales.
Avant je déparasitais toutes mes vaches contre les strongles et douves. Mais depuis 5 ans, je ne traite que les génisses. J’effectue chaque année des analyses sur le lait pour vérifier la présence de douves et je n’interviens que si elles sont présentes ou si j’observe des animaux avec un mauvais poil.


Vêlage précoces des génisses

Le suivi des génisses, autant sur le plan alimentaire que sanitaire, me permet de réaliser les inséminations entre 16 et 18 mois et d’avoir des vêlages précoces pour la race.
Les génisses, c’est l’avenir du troupeau et l’élevage ne s’improvise pas. Il faut être vigilant, savoir anticiper les éventuels problèmes, être réactif et avoir de la rigueur dans le travail.»

Propos recueillis par Robert Laurent, Ardèche Conseil Elevage

 

Pour en savoir plus consultez notre dossier complet sur l'élevage des génisses


 

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