L'engraissement des cabris à la ferme

La crise sanitaire du COVID-19 a montré les fragilités de la filière du chevreau de boucherie. Pendant le confinement, de nombreux éleveurs se sont retrouvés contraints de garder leurs cabris à la ferme (arrêt des exportations, baisse de la demande des consommateurs).

 

 

Quelques points clefs pour réussir l’engraissement des cabris

  • Bonne santé des mères : la conduite des mères en fin de gestation (alimentation, apports minéraux et vitamines, …) joue notamment sur la santé et le poids des chevreaux à la naissance, ainsi que sur la qualité du colostrum.
  • Bâtiment : il doit être sec et bien ventilé mais exempt de courants d’air. La température doit être stable : autour de 10/15°C sans écarts de température. La litière doit être propre, sèche et en quantité suffisante (0.3 kg de paille/cabri/jour). Des poudres asséchantes et assainissantes peuvent être utilisées aux endroits humides (sous le matériel d’abreuvement). L’espace par animal doit être suffisant : 4 chevreaux/m² jusqu’à 1 mois et 3 chevreaux/m² entre 1 et 2 mois.
  • Prise du colostrum : elle doit être la plus précoce possible, dans les 6 premières heures et préférentiellement dans les 2 premières. On recommande la prise de 100g de colostrum par kg de poids vif. La qualité du colostrum peut être mesurée grâce à un refractomètre : objectif > 24% BRIX.
  • Alimentation : plusieurs types de lait possible, poudre (avec ou sans poudre de lait écrémé), lait de chèvre, lait de vache. Pour les laits reconstitués il faut viser 3,5% MG (dilution à adapter selon votre poudre). Pour limiter la concurrence il est préférable de faire des lots en fonction du poids des animaux.
  • Croissance : L’objectif en phase lactée est d’arriver à 200 g de Gain Moyen Quotidien (GMQ).
  • Sanitaire : la période néonatale est délicate et les risques de diarrhées d’origine infectieuse ou alimentaire sont importants. Cette phase demande donc une vigilance accrue afin de repérer les symptômes et d’intervenir au plus vite. Ensuite, la coccidiose peut être un facteur de ralentissement de la croissance des chevreaux. Elle peut être mise en évidence par l’observation de symptômes (retard de croissance poils piqués, diarrhées, …) et des analyses coproscopiques. 

 

ZOOM SUR VALCABRI

Pour redynamiser l’engraissement des chevreaux à la ferme, la filière caprine a lancé en 2019 le projet ValCabri. Différents leviers sont investigués : croisement avec race à viande, adaptation des conduites alimentaires des chèvres en fin de gestation, choix de l’aliment d’allaitement, durée d’engraissement, découpe de la carcasse, … Une partie des résultats sera présenté à la journée porte-ouverte du Pradel le 6 octobre 2020.

 

 

Camille LEMOINE, Adice

 

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