Le temps disponible calculé, qu'est-ce que c'est ?

C’est un indicateur de souplesse du système en matière de gestion du temps. Il correspond à la marge de manœuvre des exploitants.

C’est le temps qui reste à la cellule de base pour gérer les imprévus et effectuer les travaux non directement liés à la production : entretien du matériel et des bâtiments, travail administratif,... Il sert aussi à disposer de temps libre pour envisager des responsabilités professionnelles ou des loisirs.

Avec un travail d’astreinte qui s’exerce chaque jour de l’année, il est important de disposer de temps de répit pour soi-même, et aussi pour avoir le recul nécessaire quand on pilote une entreprise.

 

Un objectif de 1000 heures par exploitant…

Ainsi, on estime qu’il faudrait au moins 1000 heures de temps disponible calculé par exploitant pour avoir une marge de manœuvre suffisante. On peut alors envisager des travaux exceptionnels comme la construction d’un bâtiment, le développement d'un atelier voire la création d'une autre activité. Au-delà de 1200 à 1300 heures, on peut dégager du temps pour des activités non agricoles.

En dessous de 600 heures, la situation est ressentie comme tendue. La marge de manœuvre pour assumer les tâches non comptabilisées par la méthode est réduite, et il y a de peu souplesse pour faire face à un aléa de travail.

 

… atteint par seulement un élevage sur cinq

Les troupeaux se sont agrandis sans que la main d’œuvre sur les exploitations n’augmente. Au contraire, la main d’œuvre bénévole a presque disparu des exploitations. Et la délégation reste très partielle. Le travail d’astreinte, en particulier la traite, est généralement réalisé par les exploitants. Le travail de saison est délégué à hauteur de 17% : entreprise, entraide, bénévoles et salariés.

Le temps disponible calculé recule donc de près de 30% par rapport aux références nationales établies en 2010. Les exploitants ne disposent plus que d’un peu plus de 2h par jour, contre un peu plus de 3h auparavant. Il a toujours été plus faible pour les exploitants individuels que pour les associés : -30%. Le recul évoqué se fait sur ces deux catégories.

 

Ainsi, les 17 exploitants individuels enquêtés n’ont plus que 528h de temps disponible par an, en moyenne. Mais derrière cette moyenne se cache une répartition très hétérogène : 4 d’entre eux n’en ont pas du tout, 6 sont au-dessous de 600h, 5 entre 600 et 1000h et 2 au-delà de 1000h.

A partir de deux personnes dans la cellule de base, la moyenne passe à 798h de temps disponible par personne et par an. Sur les 23 élevages enquêtés, 8 sont au-dessous de 600h, 9 entre 600 et 1000h et 6 au-delà de 1000h.

Et vous, où en êtes-vous ?

 

Cécile Pandrot, Consultante travail et stratégie, Acsel Conseil Elevage

Le 4 octobre 2017

 

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