La semence sexée : un bon outil pour sécuriser le renouvellement

L’utilisation de la semence sexée dans les élevages se développe et évolue. Démarrée en 2009, l’utilisation de la semence sexée se développe très rapidement. En 2012, elle représente près de 15 % des IA premières pour la race Montbéliarde et 6 % des IA premières en Prim’Holstein. Près de 45 000 femelles, issues de semence sexée, sont nées en 2012.


 

 

Objectifs

Les éleveurs utilisent la semence sexée pour améliorer le niveau génétique de leur troupeau plus rapidement, éviter l’achat de femelles et donc limiter les risques sanitaires, améliorer les conditions de vêlage des primipares et pouvoir vendre des génisses à l’export. Parallèlement, les vaches moins intéressantes sont inséminées avec un taureau allaitant pour obtenir des veaux de croisement.


Utilisation

La fertilité de la semence sexée est inférieure à celle des paillettes conventionnelles. Elle est annoncée à 15 % de moins. C’est pour cela qu’il est conseillé de l’utiliser sur des femelles qui ont de bonnes chances d’être fertiles. Les génisses sont donc les animaux à privilégier car elles ont classiquement 10 points de fertilité de plus que les vaches.
Les éleveurs qui obtiennent de bons résultats ont amélioré la gestion de l’alimentation des animaux : la conduite de l’alimentation des vaches taries, la préparation au vêlage et le pic de lactation sont maîtrisés ; les courbes de croissance des génisses suivent les objectifs. Et ils ont également mis en œuvre des outils de surveillance des chaleurs.

 

Résultats

Les naissances issues de semence sexée donnent des femelles dans 90 % des cas. En race Montbéliarde, la semence sexée est plus utilisée sur les vaches (53 %) que sur les génisses (47 %).
L’analyse de la fécondité montre que la dégradation des résultats est en réalité autour de 10 à 12 points sur vaches et génisses, en Montbéliarde comme en Prim’Holstein.
Financièrement, le surcoût de 20 € sur le prix de la dose est amorti avec une fertilité maitrisée et l’utilisation de taureaux de croisement sur les femelles moins intéressantes génétiquement.

Anne Blondel, Ain/Saône et Loire Conseil Elevage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

GAEC du Viocet, Saint Denis lès Bourg (01)

La semance sexée a été adoptée

Le gaec père-fils élève 80 vaches Montbéliardes et 32 génisses par an dont la moitié en semence sexée. Les résultats de reproduction sont excellents avec :

  • Génisses, 1,6 IA/IA Fécondante, 66 % réussite en 1ère IA, 3 % à 3 IAet+
  • Vaches, 1,9 IA/IA Fécondante, 55 % réussite en 1ère IA, intervalle vêlage-1ère IA : 80 j

 

Pourquoi utilisez-vous de la semence sexée ?

« Nous avons décidé d’investir dans des doses sexées pour sécuriser le renouvellement et avoir un maximum de femelles sur un minimum d’animaux. Nous faisions déjà un peu de croisement avant et au vu de la meilleure valorisation des veaux croisés par rapport aux Montbéliards purs, nous avons vite compris qu’il serait économiquement intéressant de réaliser plus de croisement charolais.
Le choix a donc été de réaliser la moitié des accouplements des génisses avec des doses sexées pour augmenter le nombre de croisement charolais sur les vaches.»

 

Qu’est-ce qui fait que vous utilisez la semence sexée sur les génisses ?

« La raison principale est que la réussite à l’IA est meilleure sur les génisses que sur les vaches. Sachant que les inséminations avec des doses sexées ont une réussite moindre qu’avec des paillettes conventionnelles, le choix s’est vite porté sur les jeunes animaux. Ce qui ne nous empêche pas de réaliser quelques accouplements sexés sur vaches.
Il était également préférable pour nous de travailler sur la génétique la plus jeune qui est censée être meilleure.»


L’utilisation de doses sexées a- t-elle induit des modifications dans vos pratiques ?

« Dans le fond, assez peu puisque nous faisions déjà un peu de croisement charolais auparavant.
Nous avons dû apporter un soin plus particulier lors du planning d’accouplement, notamment dans le tri des animaux, car la moitié des génisses sont inséminées avec une dose sexée.
Pour l’utilisation sur vaches, nous avons légèrement retardé la mise à la reproduction pour inséminer des animaux en forme et en reprise d’état corporel afin d’optimiser la réussite à l’IA.»

Propos recueillis par Lorris Germain, Ain Conseil Elevage
 

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