La croissance des chevrettes : un suivi à ne pas prendre à la légère

Tout retard de croissance a une incidence sur la production laitière. Une bonne croissance est primordiale pour assurer la future carrière laitière de la chèvre.
Il est donc indispensable d’atteindre les poids objectifs. Pour ce faire, les chevrettes sont pesées à 1, 2, 4 et 7 mois.

 

Suivre la croissance des chevrettes, indispensable pour optimioser les futures lactations

Un croissance adaptée permet une production supérieure

Des chevrettes avec un gain moyen quotidien (GMQ) supérieur à 200 g/j pendant la phase lactée produisent 16 kg de lait en plus à 100 jours de lactation et environ 40 kg de plus en fin de 1ère lactation.
3 kg poids vif en moins à la reproduction induit une perte de 40 à 60 kg par lactation durant toute la carrière de l’animal.

 

En phase lactée, viser un GMQ fort approchant les 200 g.

A la naissance, les chevrettes dont le poids est inférieur à 2,5 kg. sont à réformer. Pendant la phase lactée, les chevrettes doivent avoir un GMQ de 200 g/j pour atteindre 14 à 16 kg à 2 mois. L’alimentation doit être régulière. Dès la 2ème semaine, foin et concentré à 18-20 % de matière azotée totale (MAT) doivent être à disposition et à volonté. Attention, il faut vérifier la teneur azotée des mélanges fermiers. La distribution d’un foin de qualité, à volonté et renouvelé régulièrement est cruciale pour des croissances soutenues.
Les animaux pesant moins de 12 kg sont éliminés.

 

Jusqu’à l’IA, moduler la croissance

Jusqu’à 4 mois, la croissance est forte (150 g/j). L’objectif est d’atteindre 24-25 kg. Au-delà de 4 mois, la croissance se ralentit (100-110 g/j). A 7 mois, chaque chevrette doit peser  33-34 kg pour être mise à la reproduction.
De 2 à 4 mois, la quantité de concentré est limitée à 400 g/j pour maximiser l’ingestion de foin et privilégier le développement du rumen.
De 4 à 7 mois, les apports de concentré (à 16 % MAT) sont plafonnés à 500 g/j.
Le rattrapage est possible par la mise en lot des chevrettes, en retardant le sevrage, distribuant plus de concentré après le sevrage ou en ajustant l’énergie et la matière azotée de la ration.
Mais en dessous d’un certain poids, le rattrapage est illusoire et il vaut mieux réformer l’animal.


Benoit DESANLIS, Isère Conseil Elevage

 


« Baptise Laboureur, gaec de la ferme du pic bois, Torchelon (38)

Une attention particulière pour élever les chevrettes


Le Gaec de la ferme du pic bois  conduit son troupeau de 66 chèvres en agriculture biologique. Suite à des problèmes sanitaires, les éleveurs ont décidé de prendre le suivi de croissance des chevrettes proposé par Isère Conseil Elevage.

Pourquoi avez-vous choisi le service croissance des chevrettes ?

Le suivi permet de s’astreindre à peser les chevrettes de façon régulière et rigoureuse. Comme on est deux pour faire les pesées, cela rend le travail plus agréable. J’ai le sentiment que grâce à ce service, le suivi de croissance est fait correctement.

Avez-vous changé vos pratiques d’élevage ?

J’ai modifié l’alimentation des chevrettes en limitant la quantité de concentrés distribués afin d’augmenter la consommation de foin. Je change également la proportion de luzerne déshydratée et de céréales en fonction de l’âge des animaux.
L’année dernière j’ai élevé pour la première fois les jeunes avec du lait maternel. La pesée des chevrettes permet de sevrer au bon poids et de limiter la consommation de lait. En les sevrant en deux fois, j’ai eu un lot homogène.

Qu’est ce que le suivi vous a apporté ?

En tant que jeune éleveur, le suivi de croissance avec un conseiller m’a aidé à anticiper les périodes à risque et de progresser plus vite. Je constate une bonne amélioration des croissances, surtout sur les Poitevines. Je sens que l’élevage de mes chevrettes est de plus en plus maîtrisé.    »

Propos recueillis par Benoit DESANLIS - Isère Conseil Elevage

 

Pour approfondir le sujet, consultez notre article sur l'élevage des chevrettes, ou celui sur les habitudes alimentaires des chevrettes

 

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