Un investissement nécessaire et prioritaire

Les chevrettes constituent l’avenir du troupeau. Elles doivent faire l’objet de soins et d’attention de la part de l’éleveur. 15 à 18 kg de poudre de lait, 150 kg de concentré et 350 kg de fourrages vont être consommés par la chevrette. Il convient de valoriser cet investissement ! Pendant la première année, l’animal va grandir et développer son potentiel de production qui s’exprimera dans les futures lactations. Certaines erreurs ne doivent pas être commises.

Un suivi à ne pas prendre à la légère

Une bonne croissance est primordiale pour assurer la future carrière laitière de la chèvre. Tout retard de croissance a une incidence sur la future production laitière de la chèvre. Il est donc indispensable d’atteindre les poids objectifs.

A titre d’exemple, un manque de poids à la reproduction de 3 kg induit en moyenne une perte de 40 à 60 litres par lactation durant toute la carrière de l’animal (source : Référentiel technique caprins Centre-Ouest).

Des chiffres clés à ne pas oublier

Les animaux ayant un gain moyen quotidien (GMQ) supérieur à 200g/ pendant la phase lactée, produisent en moyenne 16 kg de lait en plus à 100 jours soit environ 40 kg de plus en fin de 1^ère lactation.

Une croissance à assurer, ne pas hésiter à réformer

Pour être sûr de disposer de suffisamment de chevrettes de renouvellement, il faut garder 15% de jeunes supplémentaires afin de faire face aux problèmes sanitaires, de croissance, de reproduction,…

Ne pas garder les chevrettes sont le poids de naissance est inférieur à 3 kg.

Pendant la phase lactée, les chevrettes ont un GMQ de 180-200 g/j pour atteindre 16 kg à 2 mois. Réformer les animaux pesant moins de 12 kg et prolonger la phase lactée pour les autres.

Jusqu’à 4 mois, la croissance doit être forte (150 g/j), l’objectif étant d’atteindre 24-25 kg.

Au-delà de 4 mois, la croissance ralenti (100-110 g/j).

A 7 mois, chaque chevrette doit peser au moins 33-34 kg pour être mise à la reproduction.

Une alimentation adaptée aux périodes clés

Pendant la phase lactée, distribuée une alimentation régulière (quantité, concentration, température,…).

Dès la 2^ème semaine, apporter du foin et du concentré à 18-20% de matière azotée totale (MAT) : attention à vérifier la teneur des mélanges fermiers. La distribution d’un foin de qualité, à volonté et renouvelé régulièrement est cruciale.

Au sevrage, la chevrette doit consommer entre 150-200g de concentrés et 200-300g de foin par jour.

Jusqu’à 4 mois limiter la quantité de concentré à 400 g/j pour maximiser l’ingestion de foin et privilégier le développement du rumen.

De 4 à 7 mois, limiter l’apport de concentrés (16% MAT) à 400-600 g/j en fonction de la qualité du foin. Durant cette période, la chevrette commence à créer ses habitudes alimentaires. Il faut donc lui apporter l’ensemble des aliments qu’elle aura à consommer une fois adulte.

A partir de 7 mois, les chevrettes passent au régime adulte. La quantité de concentrés est limitée à 600 g/j et les chevrettes s’habituent aux futurs aliments de la lactation.

En cas de retard de croissance, le rattrapage est possible dans une certaine mesure. Les principaux leviers sont la mise en lot des chevrettes, le report du sevrage, la distribution de supplémentaire de concentré après le sevrage, l’ajustement du niveau énergétique et azotée de la ration.

Mais en dessous d’un certain poids, le rattrapage est illusoire, et il vaut mieux réformer l’animal.

Sources : Réseau d’élevage caprin Poitou-Charentes, Vendée et Maine et Loire. Equipe technique caprine Aquitaine, Midi-Pyrénées, PEP caprin Rhône-Alpes

Benoit DESANLIS, Isère Conseil Elevage

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