Habitudes alimentaires: Eduquez vos chevrettes !

L’acquisition d’habitudes alimentaires est primordiale pendant la première année de vie.Elle permet aux animaux de se forger une culture alimentaire.Cependant,des précautions en termes de transition alimentaire,de gestion du parasitisme et du contrôle de croissances devront être accrues. Chez les chevrettes de renouvellement, les composants de la ration adulte, notamment le pâturage, pourront être introduits entre 4 et 6 mois.

Comment influer sur le comportement alimentaire ?
En liberté,la chevrette connaît de manière innée les aliments qu'elle doit rechercher. Elle le fait grâce à ses sens. En élevage, l'apprentissage conditionne fortement le comportement alimentaire. En effet, lorsque l’éleveur propose pour la première fois un aliment, il a peu de succès. Par contre, par la suite la consommation sera aussitôt importante. De même si l’animal a vu sa mère consommer un aliment, il s'y habitue ensuite beaucoup plus vite. L’éleveur et ses
pratiques influencent donc le comportement alimentaire.
 
La diversité alimentaire stimule l’appétit
Pour favoriser le penchant des chevrettes à tester de nouveaux aliments, il faut leur offrir toutes les natures et qualités d’aliments présents sur l’exploitation. De cette façon, il a été montré qu’au pâturage comme en chèvrerie, on a un effet stimulateur sur l’appétit.
Il favorisera un gain de croissance, tout en développant la capacité d’ingestion en vue de sa future carrière laitière.
 
Emilie Laydevant,
Contrôle laitier de la Savoie
 
 
<< Didier et Xavier GOY, Gaec des Isles à Loriol, Drôme
 
Fiche tecnique de l'exploitation:
Troupeau laitier de 400 saanen à 1242 kg de lait par chèvre,
37,3 de TB et 33,8 de TP
989 kg de lait à 250 j pour les primipares
Adhérent capgènes depuis 2000,
42 % de chèvres issues d’IA.
ICC moyen à + 2,2
Mise-bas de septembre
Fourrages distribués en libre service
Faire goûter différentes qualités de fourrages
 
Nous leur apprenons à manger du grossier en distribuant de la paille. Pendant la phase lactée, les chevrettes sont paillées tous les jours. Elles commencent ainsi à grignoter. A un mois, la paille est distribuée à l’auge et les refus sont évacués tous les jours.
Nous distribuons peu de foin car avec le lait, il provoque des problèmes digestifs. Nous en distribuons un peu tout de même pour former leur goût mais plus elles mangent, moins le lait est digéré. Nous les sevrons du jour au lendemain, dès qu’elles ruminent, à environ 16 kg. Elles sont folles de … paille de maïs.
Ensuite nous leur faisons goûter différentes qualités de fourrages et nous leur apprenons à manger du grossier en distribuant de la paille. Nous alternons les qualités et espèces de foins de graminées : brome, moha, blé immature…
Elles passeront progressivement au foin de luzerne au moment des mise-bas seulement. Nous commençons par distribuer des luzernes très herbées. Nous ne les habituons pas à la luzerne car elles ne la boudent jamais.
 
Développer la panse par les fourrages
 
Nous ne distribuons que 400 g de concentré par chevrette car c’est en valorisant la fibre des fourrages que leur panse se développe. Ainsi nous obtenons des chevrettes de 3 cm supérieures en tour de poitrine à la moyenne capgènes.>>
 
Propos recueillis par Cécile Pandrot,  Drôme Conseil Elevage
 
Cournon et CAPR’INOV 2010

Tags: