Le niveau de performance souvent exigé et une moindre disponibilité en main d’œuvre, rendent nécessaire une maîtrise différente de l’alimentation.
Quel que soit le nombre de vaches, l’alimentation doit permettre aux différentes catégories d’animaux d’exprimer leur potentiel génétique. Les besoins physiologiques doivent être respectés : fibrosité, taux d’amidon, équilibres énergie - azote… La difficulté des gros troupeaux est de respecter ces besoins sans faire de cas par cas.
Une gestion par lot
Pour optimiser les places disponibles dans le bâtiment et répondre aux exigences de la saisonnalité, les vêlages sont de plus en plus étalés. Dans les gros troupeaux on est donc amené à faire plusieurs lots de vaches : taries, préparation au vêlage, fraîches vêlées et lactation. Chaque lot doit avoir une ration adaptée à ses besoins.
Les méthodes de distribution de l’alimentation sont très souvent mécanisées. Il faut organiser l’ordre de fabrication des rations pour éviter les déplacements de la distributrice. On commence par alimenter les animaux aux besoins les plus importants et on déconcentre la ration par l’ajout de fourrages pour les vaches moins productives. Une partie de la ration des vaches est facilement distribuée aux taries. Cette technique permet d’approcher au mieux les besoins de tous les animaux, en limitant l’utilisation du DAC.
Simplifier la distribution
Pour optimiser la main d’œuvre présente, des systèmes existent pour diminuer l’astreinte de l’alimentation. Les auges mobiles, les silos cubes permettent plus facilement de distribuer la ration 2 ou 3 fois par semaine. L’investissement est moins élevé que dans une mélangeuse. Le DAC est indispensable dans de tels systèmes. Dans de nombreuses exploitations, il est souvent utile pour supprimer la complémentation individuelle manuelle.
Des outils de gestion de troupeau sont appréciables pour le suivi des animaux. Ils imposent cependant une consultation journalière pour repérer rapidement les vaches à problème.
Un suivi des coûts alimentaires
Avec un gros troupeau les volumes d’aliments consommés sont vite importants. Pour profiter de tarifs avantageux, il est impératif d’avoir des capacités de stockage adaptées aux livraisons par semi remorque. Le suivi des cours des matières premières permet un choix de rations plus économes.
L’utilisation de Nutrisiel permet d’ajuster la ration aux objectifs techniques et l’enregistrement du « constat d’alimentation » alerte sur des dérapages éventuels.
Robert Laurent, Ardèche Conseil Elevage
« Gaec de Grumard Saint Thomas la garde (42)
Bien gérer l’alimentation pour éviter les problèmes
Le Gaec se compose de 3 associés qui gèrent un troupeau de 80 Holstein avec une production élevée et des taux corrects.
Quels sont vos objectifs ?
Nous aimons bien la génétique et les bonnes productrices, mais la priorité chez nous c’est la santé du troupeau et les résultats économiques. Nous essayons de conserver un niveau de production de 10 000 kg et d’avoir un coût de ration le plus bas possible.
Comment faites-vous ?
Avec un nombre de vaches de plus en plus important, nous voulons limiter au maximum le temps passé aux soins individuels sur les vaches. Nous recherchons des vaches qui conservent de bons aplombs et qui maigrissent le moins possible en début de lactation. On pourra ainsi espérer avoir de bonnes performances laitières tout en ayant des vaches qui reproduisent bien.
Quels sont vos choix pour atteindre ces objectifs ?
A chaque lot, sa ration. Pour les vaches taries, nous limitons les stress pendant toute la période du tarissement. Nous distribuons 13 kg d’ensilage de maïs, 1,3kg de tourteaux de colza, du foin grossier et appétant et du minéral spécial vache tarie. Au vêlage, nous avons des animaux en forme avec un bon niveau d’ingestion. Avec ce système, les fièvres de lait et les non-délivrances deviennent rarissimes. Pour les vaches en lactation, nous travaillons en ration complète par souci de simplification mais aussi pour des raisons économiques. La ration est composée en moyenne de foin de luzerne pour la rumination, d’ensilage d’herbe l’hiver et surtout d’ensilage de maïs pour la couverture des besoins énergétiques. L’été, seul le silo de maïs reste ouvert afin de pouvoir proposer aux vaches un fourrage parfaitement conservé. En concentré, nous utilisons du tourteau de colza et un peu de soja pour diversifier les sources de protéines. Nous réalisons des analyses sur tous les fourrages pour adapter au mieux les concentrés.
Propos recueillis par Yves Alligier, Loire Conseil Elevage »
Pour en savoir plus sur la gestion des grands troupeaux, consultez notre Lait's Go spécial Grands Troupeaux