Donner du sens à la mesure : les élevages équipés de robots de traite

Les résultats du contrôle de performances sont riches d’enseignements. Retour sur le bilan technique du troupeau laitier de l’Ain et la Saône-et-Loire, d’avril 2015 à mars 2016.

Le prix du lait constitue la première explication à cette baisse des investissements. Mais les équipements en robots de traite sont aussi particulièrement difficiles à rentabiliser. Nous nous en expliquerons plus loin.

 

1, 2 ou 3 stalles installées

Aujourd’hui, 28 élevages sont équipés d'un seul robot avec 57 vaches en moyenne. 29 élevages sont équipés de deux stalles pour 110 vaches en moyenne. Et enfin 4 élevages sont équipés de 3 stalles pour 161 vaches. Attention, les effectifs que peut supporter chaque stalle varient en fonction du type de robot et de l’organisation du bâtiment. Si vous envisagez de vous équiper, prenez conseil auprès des spécialistes d’ACSEL Conseil Elevage.

Comparés à l’ensemble des élevages de la zone, les cheptels équipés de robots de traite sont de plus grande taille avec 93 vaches de moyenne. En deux ans, cette moyenne a augmenté de 12 vaches alors qu’elle n’a augmenté que de 3,5 vaches sur l’ensemble des autres troupeaux. Les augmentations de cheptel en robots de traite sont délicates à réaliser car elles doivent se faire par paliers de 55-65 vaches pour rentabiliser la nouvelle stalle. Un des principaux inconvénients du système est la perte de souplesse sur les variations d’effectifs.

 

Des résultats techniques supérieurs

Avec 11kg de lait par jour de vie, les élevages équipés de robots de traite ont globalement une meilleure maitrise technique que les autres élevages. Avec 8 674 kg de moyenne lait par vache, leur production est supérieure de plus de 1 000 kg. Leurs taux sont quasiment identiques : 39,3 g/kg de TB et 33 g/kg de TP. Leurs niveaux cellulaires aussi, avec 253 milliers pour le troupeau et 233 milliers pour les primipares. La gestion du troupeau est maîtrisée : les élevages équipés de robots de traite ont un peu plus de primipares qui vêlent plus jeunes, un intervalle vêlage-vêlage et un rang moyen de lactation légèrement inférieurs.

 

 

Des résultats économiques qui ne suivent pas la performance technique

Une meilleure performance technique des élevages robot est nécessaire pour amortir l'investissement matériel. Et malgré cette performance supérieure, le résultat économique n'a pas permis de prélèvements pour des élevages robot quand la moyenne des élevages en traite classique permettait un prélèvement de 2,5 SMIC / UMO (résultats des couts de production, campagne 2014 -2015).

Les niveaux de charge sont plus élevés, et notamment en charges alimentaires : 166€ par 1000 litres de moyenne quand les autres élevages de plaine sont à 106€. Des solutions existent et se mettent en place pour y remédier. Certains éleveurs équipés de robots de traite arrivent à maitriser leurs charges alimentaires. Deux d’entre eux en ont fait la démonstration le 4 novembre dernier lors d’une journée organisée par les spécialistes robot des Conseil Elevage de la fidocl. Un groupe d’éleveurs de nos départements s’est déplacé dans la Loire à cette occasion pour rencontrer ces éleveurs qui utilisent des matières premières en traite robotisée (voir l'article : forte participation à la journée régionale robot FIDOCL).

 

Un accompagnement sur-mesure

ACSEL Conseil Elevage propose aux éleveurs robotisés des services spécifiques. Dans chaque équipe, un conseiller est spécialisé dans le suivi des élevages robotisés pour l’optimisation de l’alimentation au quotidien et la valorisation des nombreuses informations issues du robot. Anne Blondel qui fait partie des experts du réseau Conseil Elevage en nutrition et systèmes robots de traite peut aussi intervenir ponctuellement dans les élevages de nos départements qui le souhaitent pour faire un bilan du fonctionnement ou pour un accompagnement sur la stratégie d’investissement. Enfin, des groupes d’échange entre éleveurs sont aussi proposés sur les thèmes du coût de production, de la qualité du lait, de l’autonomie et de l’expression du potentiel.

 

Cécile Pandrot, ACSEL Conseil Elevage, le 17 août 2016

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