Forte participation à la journée robot régionale FIDOCL

Le mercredi  4 novembre, une journée régionale d’échanges sur l’utilisation de matières premières en traite robotisée a été organisée par les référents robot de la Fidocl. Elle a été proposée à l’ensemble des élevages robotisés de la région intéressés par cette thématique.  Cette journée a été animée par Hervé Bruyère, spécialiste robot de Loire Conseil Elevage et elle s’est déroulée autour de deux visites d’exploitations avec des échanges entre éleveurs. Elle a regroupé plus 90 personnes.

 

 

La fluctuation du prix du lait doit inciter les éleveurs à gérer au mieux leur coût de production. Leur produit lait doit être réalisé de façon la plus efficace possible pour ne pas mettre en danger la situation économique de leur exploitation. Cette journée avait pour objectif de montrer le fonctionnement  de  2 élevages avec robots de traite, utilisant uniquement des matières premières afin de maitriser leur système alimentaire.

Les robots de traite sont des systèmes utilisant une part importante de concentrés dans le rationnement des animaux. Cela s’explique par le fait que toute vache, quel que soit son niveau de production, a un minimum d’aliments au robot pour l’inciter à venir se faire traire. En robot, la part de concentré dans la ration est en moyenne plus élevée que dans les systèmes  classiques. Le rapport qualité et prix du concentré est donc très important pour que la production au robot soit efficace. Avec un aliment de qualité et une production au rendez-vous, la quantité de concentré et son coût sont dilués par le lait.

 

GAEC de Rethy

La visite de la matinée s’est déroulée au GAEC du Rethy à Cleppé. L’élevage compte 90 vaches Prim’Hosltein à 9500 kg de moyenne, 40,2 g/kg de TB et 32,1 g/kg de TP. 2.5 UTH composent ce GAEC. Les 2 robots Lely A4 ont été mis en fonctionnement en 2012 et les matières premières sont utilisées depuis 2013.  Les 900 000 litres de quotas sont produits sur une surface de 85 ha  soit un ratio de 11 000 l/ha. Le système est très intensif en raison d’une pression foncière importante. Les vaches et l’ensemble du troupeau sont conduits en zéro pâturage. Le système fourrager est basé sur la culture du maïs avec 40 à 45 ha de maïs semés chaque année. Une bonne partie de la surface est irrigable. Pour pallier au manque de fourrages et pour ramener des protéines dans la ration, les exploitants achètent de l’enrubannage de luzerne et en distribuent environ 3 kg/j/VL. 29 kg d’ensilage de maïs sont distribués ainsi que 5 kg d’ensilage d’herbe. La paille est utilisée pour sécuriser la ration au niveau de la fibre. Cette ration est équilibrée à l’auge avec 2,15 kg de colza et 50 grammes d’urée. Les concentrés distribués au robot sont  du blé produit sur l’exploitation et du tourteau de soja. Les vaches consomment en moyenne 1,75 kg de blé et 2,46 kg de soja. La concentration de la ration est de 0,91 UFL/kg de MS et de 103 PDIN et 93 PDIE/kg de MS. Les vaches ingèrent 15,9 kg de MS de fourrage et 22 kg de MS au total. La part de concentré représente 28% de la ration en moyenne. Du propylène est distribué au robot pendant 60 jours pour les primipares et pendant 45 jours pour les multipares.

Sur le contrôle du mois d’octobre, la production moyenne est de 33,1  kg/VL avec 39,6 de TB et 31,6 de TP. Pour cette production de lait, la quantité de concentré par kg de lait est de 194 g. Le coût de la ration est 133 €/1000l. Le coût des fourrages représentent 56€ /1000l, les concentrés 59€, les minéraux 12€ et le propylène 6€/1000l. La part des concentrés dans la ration représente une partie importante du coût total mais le coût de la ration se situe dans la moyenne départementale. Il y a une bonne valorisation de la ration et des concentrés. Les éleveurs ne souhaitent pas avoir de contrôle en dessous de 32 kg. Une vache produisant moins de 15 kg de lait par jour est tarie ou vendue car elle n’est plus rentable.

Le GAEC du Rethy utilise de la farine de blé et du soja au robot. Le soja et le colza achetés sont livrés en camion de 10 T car l’exploitation n’a pas, pour l’instant, la capacité de stockage d’une semi de 25 T. Les éleveurs veillent à la qualité du soja livré. Il ne faut pas qu’il soit mélangé avec des grains de maïs entiers ou des grumeaux pour ne pas boucher la descente d’aliments du robot. Le système Lely fonctionne avec des palpeurs. Le soja a été préféré au colza pour être utilisé au robot car il offre un apport énergétique plus important et parce qu’il est aussi plus appétant que le colza et moins grossier. Les vaches viennent donc facilement au robot. L’appétence des matières premières est une crainte pour les éleveurs en robot. Dans cet élevage, le robot est très bien fréquenté avec 3 traites/VL sur le mois d’octobre et 2,8 traites sur le mois de septembre. De plus, les stalles sont très fréquentés car il y a plus de 2 refus de traite / VL sur les mois de septembre et d’octobre. L’utilisation de soja et de céréales au robot est donc très efficace que ce soit sur l’aspect zootechnique que sur l’aspect pratique et technique.

Pour faciliter le travail et l’ingestion à l’auge, un robot repousse la ration 7 fois par jour de façon décalée par rapport au fonctionnement des racleurs afin de ne pas déranger les vaches.

 

GAEC des ESSARTS

La visite de l’après-midi s’est déroulée au GAEC des Essarts à Lézigneux. L’élevage compte 60 vaches Prim’Holstein à 10 250 kg, 39,9 g/kg de TB et 32,3 g/de TP. Ce GAEC est composé de 3 associés pour 2,5 UTH. Le robot Delaval a été mis en place en avril 2012. Le quota livré est de 550 000 litres. Les vaches ont un accès permanent au champ, elles pâturent au printemps et à l’automne. La SFP de l’exploitation est de 75 ha avec 17 ha de maïs dont 8 ha en irrigué. Du triticale est cultivé et consommé sur l’exploitation. Le système reste toutefois très herbager avec une moitié de ration  en ensilage d’herbe et du foin à volonté pour les génisses l’hiver. La ration des vaches laitières est composée de moitié d’ensilage d’herbe et de moitié d’ensilage de maïs. Du maïs épi est aussi distribué à hauteur de 2,7 kg/VL pour ramener de l’énergie dans la ration. Les éleveurs utilisent aussi du Margaprotéine 33. C’est un mélange de coproduit à 50% de matière sèche. Il est essentiellement composé de drèches de brasserie et de blé. Cet aliment apporte de l’énergie et des protéines. Pour la partie fibrosité de la ration, 1 kg de foin est distribué avec l’ensilage et du foin est mis à disposition et à volonté au cornadis dans le bâtiment. Les éleveurs possédaient un dac avant la mise en route du robot, ils ont fait le choix de le garder pour ne pas distribuer de concentré à l’auge. Les VL consomment 0,92 kg de farine de triticale au DAC. Au robot, elles consomment, en moyenne, 2,91 kg de colza et 1,62 kg de corn de gluten feed ainsi que du propylène pour les vaches en début de lactation à raison de 300 g par jour pendant 21 jours. La concentration de la ration est de 0,91 UFL/kg de MS ; 97 PDIN et 91 PDIE/kg de MS. Les vaches ingèrent au total 23,3 kg de MS dont 16,6 kg de fourrage (à noter que la ration n’est pas pesée). La part de concentré  est de 29%  de la ration.

 

 

Sur le contrôle du mois d’octobre, la quantité de lait produite est de 34 kg/VL avec un mois moyen de lactation de lactation de 7,8. Le TB est de 41,7 g/kg et le TP de 33,2 g/kg. Le taux d’urée est de 304 mg/L et le taux cellulaire est de 136 milliers/ml. Pour ce niveau de production, la quantité de concentré est de 209 g/kg de lait. Le coût de la ration est de 107€/1000l de lait. Le coût des fourrages est de 54 € et celui des concentrés de 45 €. Malgré une quantité importante de concentré par kilo de lait, le coût n’est pas très élevé grâce à l’utilisation de coproduits. Les minéraux représentent 7 €/ 1000l de lait et le propylène 1€/1000l. Le coût du propylène a  diminué depuis un an environ grâce à un suivi plus rigoureux du plan de complémentation. Depuis la mise en place du robot, les VL ont gagné 2000 L par lactation.

Le GAEC des Essarts utilise le colza et le corn gluten en aliments au robot. Les livraisons se font par  25 T. Le colza est un aliment apportant de l’azote soluble et le corn est aliment complet comme une VL 18. Le corn et le colza ne sont pourtant pas les matières premières les plus appétentes mais le résultat montre bien que leur utilisation est très efficace. Lors des deux derniers contrôles le nombre de passage à la traite est de 2,8 par VL contre 2,6 pour le groupe robot de la Loire. Le nombre de refus est de 0,7 pour le mois d’octobre et 0,8 pour le mois de septembre contre 1,3 pour le groupe. On constate donc que les vaches effectuent moins de passages « inutiles » mais elles se font plus souvent traire. Les résultats zootechniques et techniques sont présents.

Cette journée a monté des élevages qui utilisent des matières premières. Quel que soit les aliments utilisés au robot : élaborés ou non, il faut que la ration soit efficace. Les concentrés doivent être de qualité et les vaches doivent en faire bon usage. C’est tout l’art du rationnement.

 

Adrien DUREL, Loire Conseil Elevage, pour le groupe Robot FIDOCL

 

Retrouvez ci-dessous les rations et valorisés de ces 2 élevages

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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