Coûts de production : visualisez vos pistes d’amélioration et gagnez jusqu’à 20 000 €

149 élevages laitiers des départements de l’Ain et la Saône-et-Loire ont réalisé un calcul de leur coût de production avec Acsel Conseil Elevage et la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire sur la campagne 2014-2015. Cette méthode d’analyse technico-économique est utilisée dans toute la France. Elle est reconnue par tous les acteurs de la filière, dont les organismes bancaires. Elle permet aussi des comparaisons avec des méthodes utilisées dans d'autres pays d'Europe.

Par rapport à l’année précédente, le coût de production moyen s’améliore. Deux raisons à cela : une augmentation de la productivité des animaux qui permet de réduire l’ensemble des coûts de près de 10% et une maitrise des charges d’alimentation. Avec un prix du lait équivalent entre les deux campagnes, la marge des élevages est augmentée. Mais cette synthèse cache des situations individuelles particulièrement contrastées.

2014-2015 : un produit à 542€/1000l, identique à la campagne précédente

Le produit global des élevages est resté stable. Le prix du lait moyen qui représente 76% du produit, s’est établi à 377€ en plaine, identique à l’année précédente. Ce prix ne reflète pas la situation actuelle. Il a depuis fait un plongeon de plus de 50€ et se situe au niveau de la campagne 2012-2013. Il continue par contre d’augmenter en montagne, jusqu’à 476€ sur les coopératives de Comté, soit près de 15€ de plus que la campagne précédente.

Des coûts de production travaillés qui permettent une rémunération correcte

Pour la campagne 2014-2015, le produit couvrait globalement le coût de production, permettant une rémunération des associés au niveau de 2 smic.

Seuls les 10 élevages en système robot de traite ne couvraient pas leur coût de production et réalisaient un déficit. Ces systèmes sont les plus chers en charges alimentaires. Avec 166€ par 1000 litres malgré une excellente productivité par vache, ils dépensent 45€ de plus que la moyenne de l’ensemble des élevages sur cette campagne. Avec une moyenne de 820 000 litres produits par élevage, cela représente un surcoût de 37 000€. Les situations individuelles sont contrastées, variant de 122 à 195€ par 1000 litres.

 

Les 14 élevages en système Vaches Hautes Productrices (VHP) obtiennent eux aussi des revenus inférieurs. Leur coût de production est tout à fait similaire aux autres élevages de plaine, malgré une excellente productivité par vache, plus de 10000kg en Prim’Holstein et plus de 9000kg en Montbéliarde, et une excellente productivité du travail, avec 413 litres de lait vendus par unité de main d’œuvre (UMO). Aller chercher les derniers kilos de lait n’est pas la meilleure stratégie économique.

 

Un meilleur prix du lait n’est pas synonyme d’une meilleure marge

En système foin AOP, malgré une valorisation du lait supérieure de 100€/1000l, le revenu est quasiment identique à celui des élevages de Bresse et Dombes de l’Ain : 2,5 smic par UMO. Des animaux moins productifs et une moindre productivité de la main d’œuvre en sont l’explication. Les élevages en système foin AOP produisent environ 246 000 litres de lait par UMO contre 352 000 litres en plaine, augmentant le poste de charge travail de près de 50€ par 1000 litres.

 

La productivité du travail dissociée du revenu.

Si l’ensemble des élevages a gagné en productivité du travail, avec +30 000 litres par UMO entre les deux campagnes, les élevages qui obtiennent une meilleure rémunération ne sont pas ceux qui sont les plus productifs : autour de 2,5 à 3 smic pour les élevages de l’Ain entre 320 à 330 000 litres par UMO (et 246 000 litres / UMO pour les systèmes foin AOP) et seulement 1,3 smic pour les élevages de Saône-et-Loire plus productifs avec 373 000 litres par UMO. Idem pour les systèmes robot de traite et vaches hautes productrices (VHP) qui obtiennent de moins bons revenus malgré une productivité supérieure à 400 000 litres par UMO. Est-ce à dire que le seuil de productivité du travail est atteint ?

 

Connaissez-vous votre coût de production ?

Le calcul du cout de production permet une analyse globale de l’atelier lait, afin de déterminer les pistes d’amélioration du revenu. Le diagnostic est établi par le conseiller à partir de la comptabilité de l’exploitation. Il ne nécessite aucune saisie ni aucune préparation de la part de l’éleveur. Le rendu est réalisé individuellement. Puis les personnes ayant réalisé ces diagnostics sont invitées à les partager en groupes afin d’échanger entre éleveurs sur ces résultats, avec l’accompagnement d’un expert. Cet hiver, une cinquantaine d’éleveurs ont participé à ces rendus collectifs.

Si en période de crise comme nous traversons, ces coûts doivent être particulièrement travaillés afin de réussir à passer le cap, il est aussi nécessaire de les surveiller les années favorables. On constate en effet un relâchement sur la maitrise des achats et la maitrise technique lors des périodes où le prix du lait est plus élevé.

Des  marges de manœuvre sont accessibles, de l’ordre de 40 euros par 1000 litres en alimentation et mécanisation, ce qui représente aujourd’hui 20 000 euros pour un élevage moyen. Acsel Conseil Elevage vous propose aussi depuis l’année dernière de travailler sur l’axe de l’organisation du travail en réalisation un diagnostic travail pour optimiser votre productivité dans ce domaine.

 

Et pour suivre au plus près vos résultats économiques ?

On reproche souvent à ces résultats d’être en décalage avec la situation vécue. Il faut nécessairement attendre le retour des comptabilités et la réalisation de tous les diagnostics pour pouvoir les étudier dans leur globalité. Acsel Conseil Elevage tient à la disposition des éleveurs d’autres outils pour suivre l’économie au jour le jour. Les constats d’alimentation permettent de suivre mois par mois l’évolution des charges alimentaires qui sont sûrement les plus variables dans le temps. Ils permettent de mesurer le coût de la ration en regard de son efficacité. Quand le prix de base du lait baisse, la qualité du lait prend du poids dans la formation du prix. Elle est aussi un poste à surveiller au fil de l’eau afin d’optimiser le produit. Acsel Conseil Elevage propose aussi en ce sens un service de veille sur la qualité du lait. La vocation des conseillers d’Acsel Conseil Elevage est d’aider les éleveurs à optimiser leur revenu par la voie technique. N’hésitez pas à faire appel à leurs services.

 

Cécile Pandrot, Acsel Conseil Elevage

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