De la luzerne pour limiter sa dépendance en protéines

De la luzerne pour limiter sa dépendance en protéines

Les éleveurs laitiers s’interrogent sur la place de la luzerne dans leurs systèmes fourragers. Cette culture présente de nombreux atouts : capable de fixer l’azote atmosphérique, riche en protéines, résistante à la sécheresse, productive à l’hectare, structurante pour le sol. Elle présente aussi quelques inconvénients : craint les sols acides, temps de travail et disponibilité pour la récolte..

La luzerne, un fourrage riche en protéines mais beaucoup moins en énergie.

Ensilage luzerne             0.75 UFL           100-120 g PDIN              65 g PDIE

Enrubannage luzerne      0.70 UFL           100 g PDIN                     75 g PDIE

Foin de luzerne               0.65 UFL           100-120 g PDIN             85 g PDIE

L’introduction de luzerne en substitution d’un fourrage énergétique, tel que le maïs ensilage, réduit les apports en énergie et peut pénaliser la production laitière et le taux protéique selon la quantité de luzerne apportée. La richesse en minéraux et le fort pouvoir tampon présentent de l’intérêt pour sécuriser les rations à risque acidogène. Deux stratégies sont possibles.

Sécuriser la ration des vaches laitières

En cas de ration riche en fourrages très ingestibles et digestibles (ensilage de maïs à forte teneur en amidon), l’apport de 2 à 3 kg MS de luzerne ensilée ou fanée contribue à réduire la baisse de pH ruminal (effet tampon + fibre). Dans ces situations, la production laitière sera maintenue ainsi que le TP. Le TB pourra remonter de 2 à 3 points.

Economiser du concentré azoté et augmenter l’autonomie alimentaire et/ou protéique

L’apport de 30 à 50 % de luzerne dans la ration en complément du maïs ensilage permet de réduire le concentré azoté de 30 à 60% soit de 1 à 2 kg de tourteau de soja. Cette situation oblige à apporter du concentré énergétique (3 à 6 kg) si l’on veut maintenir la production laitière et le TP.

Un impact économique légèrement positif à nul selon les hypothèses

Malgré des apports plus importants en céréales pour équilibrer les rations, à rendement identique entre la luzerne et le maïs, l’écart de prix entre le correcteur azoté et les céréales doit être assez important pour conserver un budget partiel favorable à l’introduction de la luzerne en remplacement du maïs ensilage. Cet écart entre correcteur azoté et céréales doit être ainsi du simple au double (ex 500 euros le tourteau de soja, contre 250 pour de l’orge) pour que la luzerne, dans cette situation, soit économiquement intéressante. Dans la plupart des cas de figure, pour être rentable la luzerne doit atteindre un rendement d’au moins à 10 tMS/ha et un rendement non inférieur à 2 tMS/ha par rapport au maïs ensilage.

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