Connaître son coût de production, un incontournable pour prendre les bonnes décisions

Comment réduire son coût de production de 15% ? L'augmentation du volume de lait produit permet-il de diminuer son coût de production ? Des éléments de réponse dans la synthèse des coûts de production calculés au niveau de la région Rhône-Alpes entre 2009 et 2012 dans 560 élevages.

JP. Goron, conseiller Isère Conseil Elevage, est chargé de réaliser la synthèse des coûts de production réalisés dans les élevages laitiers de la région Rhône-Alpes  Il rappelle que la méthode intègre dans le calcul une rémunération forfaitaire du travail de l’exploitant sur la base de 1,5 SMIC/UMO.

 

Le coût de production moyen s’établit à 540€/1000 litres en moyenne (2010 à 2012) mais on observe de grosses disparités entre élevages au sein d’un même système, bien plus qu’entre les systèmes entre eux. Les charges qui pèsent le plus lourd sont dans l’ordre, la part liée à la rémunération du travail (25%), les charges de mécanisation (22%) et les charges d’alimentation (21%).

Sur le seul critère « coût alimentaire »,  le quartile supérieur des élevages est à 154 € / 1000 l alors que le quartile inférieur n’est qu’à 80 €. Pour JP. Goron, on peut raisonnablement penser qu’ une économie potentielle moyenne  de 35 € / 1000 l est possible sur la charge alimentation sans dégrader le produit.  On observe un phénomène similaire sur les charges de mécanisation avec un quartile supérieur des exploitations à 170 € / 1000 l tandis que le quartile inférieur est à 80 €. Là aussi, une économie potentielle de 40 €/ 1000l semble atteignable sur les charges de mécanisation. Par rapport au coût de production moyen de 540 €/ 1000 l, ce sont 15% d’économie qu’on peut ainsi espérer.

 

On n’observe pas de différences de revenu entre les filières lait standard, AOP IGP, production biologique ou fermière. Les charges plus élevées liées à un cahier des charges spécifique sont compensées par un prix du lait supérieur et des aides PAC souvent meilleures mais cela ne génère pas un revenu supérieur au final.

Il ne semble pas y avoir de lien non plus entre la taille de l’exploitation exprimée en volume produit et le coût de production. Les exploitations de moins de 100 000 litres sont cependant celles pour lesquelles le coût de production / 1000 l est le plus élevé du fait du poids de la rémunération de la main d’œuvre. On constate  qu’aucune exploitation ne parvient à avoir un coût de production inférieur à 400€ / 1000 l.

Combien d’exploitations parviennent à atteindre plus de 2 SMIC / UMO ? Ce sont en moyenne 15% des élevages sur 3 ans avec des effets- année très importants. Ces éleveurs ne représentaient que 5% du total en 2009 alors qu’ils étaient 18% en 2011. Dans un contexte de volatilité des prix, on voit la nécessité pour un éleveur laitier de parvenir à gérer son exploitation sur plusieurs exercices en gardant toujours des marges de manœuvre pour affronter des années plus difficiles.

 

 

 

JP Goron conclut que dans tous les sytèmes, on trouve des exploitations efficaces en terme de coût de production. Parmi les élevages qui dégagent le meilleur revenu, on trouve aussi bien des exploitations avec une forte productivité (volume produit / UMO) qui gardent une bonne maîtrise des coûts, que des exploitation de taille plus modeste mais avec une grande rigueur sur le produit et la maîtrise des charges. Au final, c’est le savoir-faire de l’éleveur (technicité, rigueur) et ses capacités de gestion (anticipation, mesure des risques) qui restent les plus sérieux atouts.

SMW_Loire Conseil Elevage

 

Tags: