Analyser les données pour progresser

Les résultats du contrôle de performances sont riches d’enseignements. Retour sur le bilan technique du troupeau laitier de la zone ACSEL (Ain et Saône-et-Loire), d’avril 2015 à mars 2016, en 3 points : l’année fourragère influence la production laitière, ralentissement de l’agrandissement des troupeaux et maîtrise des cellules.

 

Le lait, produit de la transformation des fourrages

 

Les années qui permettent de récolter des fourrages de qualité se repèrent aisément : quantité de lait et taux protéique sont au rendez-vous. En 2011-2012, 2014-2015 et 2015-2016 on retrouve les productions les plus élevées avec plus de 7500 kg de lait par vache, et des taux protéiques à 32,9 g/kg et au-delà.

 

Des fourrages de qualité en 2015-2016

Ainsi l’année climatique 2015-2016 a permis la récolte de fourrages de qualité, malgré leur quantité limitée. Et si la sécheresse et la canicule ont amputé la période de pâturage, cela ne se ressent pas sur les résultats laitiers globaux. La production laitière moyenne atteint 7775 kg de lait par vache et reste équivalente à celle de 2014-2015. La qualité des fourrages récoltés en 2015 se traduit directement sur le taux protéique qui atteint pour la première fois la valeur de 33 g/kg. Le taux butyreux repart à la hausse après plusieurs années d’une dynamique décroissante, pour atteindre 39,5 g/kg.

 

Des services conseil fourrages

Ces dernières années, ACSEL Conseil Elevage a développé ses services fourrage pour permettre aux éleveurs d’améliorer la qualité de cette matière première indispensable. Le réseau Patur’RA permet depuis plusieurs années le suivi des évolutions des sommes de températures et de la pousse de l’herbe. Cette année un système de suivi de l’évolution des valeurs des prairies de fauche à 400 et 800 mètres d’altitude vient compléter celui mis en place l’année dernière pour les raygrass italiens et les prairies de mélanges en plaine. Chaque semaine, une analyse est effectuée sur des parcelles témoin et les résultats sont envoyés par sms aux éleveurs adhérents. Les préconisations de dates de fauche sont diffusées.

 

Des groupes d’échange entre éleveurs

Les éleveurs peuvent suivre et bénéficier des analyses et conseils de nos spécialistes pour optimiser la qualité de leurs ensilages et foins. Sur la Dombes, un groupe d’éleveurs particulièrement dynamique s’est constitué sur l’initiative du conseiller du secteur. Ensemble, ils tentent des essais de cultures de mélanges pour améliorer l’autonomie alimentaire de leurs troupeaux. Ce printemps, ils sont partis découvrir les pratiques d’autres éleveurs en Normandie. Et ils se tournent aujourd’hui vers le pâturage tournant dynamique pour optimiser leur système.

 

 

Un ralentissement de l’agrandissement des troupeaux

 

Le nombre d’élevages de la zone continue sa décroissance : 819 élevages en 2015-2016. C’est une nouvelle perte de 33 élevages par rapport à la campagne précédente, soit 4% des élevages. Pour la première fois depuis 4 ans, le nombre de vaches diminue lui aussi sensiblement pour passer sous la barre des 55 000 vaches. Le troupeau moyen continue cependant de s’accroitre. Avec 66 vaches par élevage, il augmente encore cette année d’une nouvelle vache.

 

66 vaches par élevage, c’est 10 de plus qu’il y a 5 ans

En 5 ans, cela représente 10 vaches supplémentaires par élevage ce qui n’est pas sans conséquences sur la gestion des troupeaux. Sachant qu’une vache représente environ une semaine de travail d’astreinte, ce sont dix semaines de travail supplémentaires qui se sont ajoutées à la charge des éleveurs, souvent sans apport de main d’œuvre supplémentaire. La maîtrise technique se met alors parfois à faire défaut.

 

Un accompagnement stratégique

ACSEL Conseil Elevage peut apporter un appui à la réflexion sur le développement souhaité de l’élevage, notamment depuis l’année dernière avec un diagnostic portant sur le travail qui vient compléter les services existants sur les stratégies d’investissement. Une fois les objectifs définis, nos conseillers proposent un plan d’action et suivent avec l’éleveur les résultats pour que les indicateurs techniques restent dans le vert.

 

Intervalle vêlage-vêlage et rang moyen de lactation stables depuis 5 ans

Cette année encore, ni l’intervalle vêlage-vêlage, ni le numéro moyen de lactation ne varient. Depuis 5 ans, l’intervalle vêlage-vêlage moyen est de 410 jours environ et le rang moyen de lactation de 2,7. L’âge au 1er vêlage est aussi très stable, autour de 33 mois. La répartition des vêlages évolue peu par rapport à l’an passé : elle est plus étalée qu’auparavant avec une atténuation du pic de septembre : 48% des vaches vêlent sur les mois de septembre à décembre.

 

 

Maîtriser la qualité du lait, c’est possible

Avec une moyenne à 259 milliers, l’amélioration des taux cellulaires se poursuit. La baisse du prix du lait et les références réalisées sur la fin de la campagne ont permis de réformer les vaches infectées. La quantité de lait permet aussi de diluer les cellules : les taux cellulaires ont tendance à diminuer avec l’augmentation de la production laitière par vache.

 

La prévention, c'est efficace !

Si un tiers des élevages reste avec des niveaux supérieurs à 300 milliers, un autre tiers est sous la barre des 200 milliers. Passer d’un groupe à l’autre peut pourtant s’effectuer en quelques mois. Les éleveurs ayant réalisé un plan cellules préventif avec l’aide d’un conseiller spécialisé d’ACSEL Conseil Elevage sont passés en 1 an d’une moyenne à 358 milliers à une moyenne à 187 milliers.

 

Récupérer 20€ par 1000 litres

Dans ce contexte de prix du lait malheureusement très peu rémunérateur, améliorer ses taux cellulaires peut permettre de récupérer 20€/1000 litres : lait livré et non plus écarté, vaches plus productives, diminution du coût des traitements, choix des réformes,… sans compter l’impact sur le temps de travail et le stress généré par les mammites. Pour un troupeau de 65 vaches avec 32 mammites par an, la facture s’élève à 8000€.

 

Cécile Pandrot, ACSEL Conseil Elevage, juillet 2016

 

 

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