Utiliser des dreches de brasserie pour les rations vaches laitieres

LES DRECHES DE BRASSERIE, un aliment protéique intéressant

Fraîche, ensilée ou sec

Les drêches de brasserie sont un sous-produit végétal issu de la fabrication de la bière et de la transformation de l’orge en malt. La plus grande partie des drêches fraîches est disponible au printemps et l’été. Les drêches fraîches ne se conservent que quelques jours et ne peuvent donc concerner que les élevages à proximité de brasserie. Les drêches humides peuvent être ensilées. En travaillant soigneusement, il est possible de la conserver plusieurs mois. Tous les types de silos sont adéquats. Comme le produit est humide et fermente, il faut que le silo dispose d’un écoulement. En mélange avec des pulpes séchées ou du maïs, la formation de jus est moindre. La drêche peut aussi être achetée déshydratée mais son prix est beaucoup moins avantageux.

Règles à respecter pour une bonne conservation des drêches : être encore plus rigoureux que pour les autres ensilages !

Remplir le silo en une seule fois. Prévoir un écoulement pour les jus. Ne pas utiliser des silos trop larges et hauts. Travailler rapidement et sans interruption. Recouvrir les drêches de manière hermétique (film plastique). Tasser uniformément mais sans excès de manière à éliminer les poches d’air entre le tas et la bâche. Laisser les drêches fermenter durant 3 semaines. Elles s’acidifient naturellement (ph<4.5)  Dans le cas d’une utilisation prolongée (6 mois), utiliser un agent conservateur d’ensilage. Dessiler tous les jours très proprement sans décompacter le silo.

 

Une source de protéine complémentaire

Au niveau azoté, les drêches sont comparables au corn gluten (250 à 300 g MAT/kg MS), parfois de qualité variable selon les brasseries. La dégradabilité faible et lente de la protéine dans la panse permet une combinaison idéale avec les rations à base de maïs. Pour les vaches laitières, on recommande de 5 à 8 kg de drêches (fraîches ou ensilées) par vache et par jour. Pour les bovins à l’engrais, les recommandations sont de 1 à 1.5 kg par 100 kg de poids vif. En association avec le maïs, les drêches se prêtent bien en ration mélangée avec un bol ou une remorque. Les différents essais montrent un effet positif sur la production laitière.

Impacts économiques fonction des prix du marché

Le prix d’opportunité de l’achat de drêche doit être raisonné en comparaison au tourteau de soja et de sa protéine. Il faut privilégier les achats en grande quantité et aux périodes creuses (printemps-été). Rajouter les frais de conservation (bâche +/- conservateur) et ne pas sous-estimer les pertes au silo (5 à 10%). En partant du principe que 6 kg de drêches humides valent un kilo de tourteau de soja à 500 euros  la tonne, le prix d’opportunité de la drêche se situe à 83 euros. Si on compte 10% de perte et les frais de stockage, on est proche des  75 euros la tonne. En deçà de ce prix d’achat la drêche est compétitive.

Lire témoignage d'éleveur.

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