Une bonne valorisation du paturâge au GAEC de Sully

Dans une zone séchante, le pâturage trouve toute sa place en complément du maïs au GAEC de Sully à Varacieux (38). Cet élevage fait partie depuis plusieurs années des fermes référentes du suivi Patu'RA.

 

 

Trois ateliers complémentaires

Le GAEC s’est constitué en 1999 avec 3 agriculteurs voisins. L’exploitation a trois ateliers : lait, noix (6.3 Ha) et le bois (bois de chauffage, copeaux et piquets). L’exploitation compte 103 Ha, dont les prairies occupent 66 Ha et le maïs 18 Ha. Le maïs est récolté en ensilage,  les années où les rendements sont bons une partie est stockée en maïs  grain humide en boudin. Les céréales à paille (blé, orge, méteil) complètent l’assolement et sont majoritairement destinées à l’autoconsommation.

Le troupeau est composé de 68 vaches laitières et la suite pour un volume livré de  454 000 litres livrés à l’Etoile du Vercors. A l’automne 2013 un nouveau bâtiment a été mis en route pour les laitières. Le choix s’est porté sur un bâtiment logettes paillées une salle de traite TPA 2*5 postes.

 

Le pâturage en complément de la ration de base

L’alimentation hivernale, distribuée avec une mélangeuse, est classique pour le secteur (2/3 maïs ensilage, 1/3 ensilage herbe, tourteaux et céréales). Pendant la période de pâturage, le maïs est maintenu. En pleine pousse de l’herbe la ration est composée de : 10Kg d’ensilage de maïs, 1,7 kg de foin, 4 Kg de maïs humide, 2 Kg de tourteaux de soja-colza. Le pâturage a été maintenu et développé car les parcelles autour du bâtiment sont d’un  potentiel faible et difficile à travailler pour certaines. De plus les sols légers filtrants permettent de faire pâturer les vaches après une pluie.

 

Un renouvellement « à la carte » des parcelles pâturées

Autour du bâtiment 18 Ha sont disponibles pour le pâturage des vaches laitières dans un rayon de 500 mètres, soit 28 ares par vache. Cette surface est partagée en 19 parcelles. Toutes les parcelles sont mécanisables mais pas toujours labourables. Ainsi  4 Ha n’ont pas été renouvelées depuis longtemps et peuvent être considérées comme des prairies naturelles, 5 Ha sont des parcelles très séchantes avec à peine 20 cm de terre. Les prairies de ces parcelles sont renouvelées sans labour : le désherbage au Roundup, passage de chisel et semis direct avec une herse rotative. Les 9 Ha qui restent sont semées après un labour classique.

Depuis 10 ans c’est le mélange Saint Marcellin qui est implanté, avec régulièrement des essais de nouvelles espèces. Ainsi en 2014 la chicoré a été implantée en complément du mélange Saint Marcellin (20 Kg du mélange et 6 Kg de chicorée). Pour la première année la chicorée a été bien consommée, la résistance au sec n’a pu être mesurée compte tenu de l’été pluvieux. Cette année la chicorée est peu présente.

                                  

Le pâturage, une culture à part entière

Une clôture électrique fixe entoure toute les parcelles. Un point d’eau a été aménagé dans chaque parcelle. Des chemins d’accès ont été aménagés pour faciliter le déplacement des animaux. L’hiver  le broyeur est passé pour éliminer les touffes de dactyle et de fétuque. Quinze tonnes de compost sont apportées sur toutes les parcelles. Au printemps un apport de 30u d’azote permet de démarrer précocement la pousse de l’herbe. Durant le mois de mai les refus sont fauchés. Au mois de juin, la fosse qui contient du purin et l’eau de lavage de la salle de traite est vidée (0,5 unité d’azote selon les analyses effectuées). Selon la météo un 2° apport d’azote est réalisé. L’apport de chaux est individualisé selon le pH de chaque parcelle

 

Des parcelles pour 1 à 3 jours de pâturage

Au mois d’Avril les parcelles prévues pour être ensilées sont retirées de la rotation du pâturage (3.8 ha en 2015).  La ration mélangée est distribuée le soir et terminée le matin. La quantité distribuée est fonction de la pousse de l’herbe. Les parcelles sont pâturées de 1 à 3 jours en fonction de la surface. Quand la configuration des parcelles le permet une petite parcelle est ajoutée chaque jour à la parcelle principale. Cette année, la météo clémente du printemps a permis le bon déroulement du pâturage. La seule période délicate a été la forte croissance de l’herbe vers le 20 Avril. La fauche des refus a été nécessaire début mai.

 

Un coût alimentaire maitrisé

Les bonnes pratiques de  pâturage  contribuent  à une maitrise du coût alimentaire. Parmi tous les coûts de productions réalisés sur le secteur, le GAEC a les meilleurs résultats, avec 122€/tonne de lait pour les concentrés et l’approvisionnement des surfaces. Les constats d’alimentation réalisés durant l’année montrent que le pâturage permet de diminuer le coût de la ration  de 40€ la tonne de lait et réduire les concentrés de 40gr par Kg de lait.

 

Patrick PELLEGRIN, Isère Conseil Elevage

 

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