Sabine et Eric Palisse, éleveurs laitiers à Saint Barthélémy le Plain (07) possèdent 175 chèvres et élèvent en contre-saison 100 chevrettes par an dont une soixantaine destinées à la vente. Le GAEC La croix des Clochettes, éleveurs fromagers à Bilieu (38) avec 100 chèvres apportent aussi leur expérience… 

Comment gérez-vous le démarrage des chevrettes ?

GAEC CC : Dès la naissance, les cabris sont séparés de leur mère. Pour leur premier repas, je leur distribue le colostrum de leur mère au biberon, ce qui me permet de surveiller la quantité de lait ingérée. Puis, ils reçoivent pendant deux jours le colostrum du troupeau. Je les mets ensuite à la louve où ils sont nourris avec une poudre de lait contenant 60% de PLE (Poudre de Lait Ecrémée).

SEP : Séparées dès la naissance, les chevrettes reçoivent 2 à 4 tétées de colostrum thermisé puis sont mises à la louve par lot de 25 à 30 femelles, formés en fonction des  gabarits. J’utilise du lait avec PLE dosé à 150g/L. La distribution de paille, de foin et d’eau se fait dès le 1er jour et nous mettons un bac d’argile en poudre en libre-service. Nous passons beaucoup de temps sur l’élevage des chevrettes, ce qui est indispensable pour assurer de bonnes croissances.

Quels sont les principaux problèmes sanitaires que vous rencontrez et que faites-vous pour y remédier ?

GAEC CC : Pour régler mes problèmes d’entérotoxémie, je suis passé de la distribution à la gouttière à la louve pour gagner en régularité. Concernant la coccidiose j’utilise du décoquinate intégré à l’aliment dès la 3e semaine pendant 2 mois.
SEP : Pour régler nos problèmes sanitaires passés, nous faisons une vaccination contre la pasteurellose à 3 mois puis contre la fievre Q à 5 mois.

Comment gérez-vous la croissance des chevrettes ?

SEP : La distribution de concentrés commence vers 3 semaines avec un aliment spécifique « chevrettes » (17 % de protéines) et nous nous assurons qu’elles en consomment au moins 200 g/j avant sevrage. Ce dernier se fait par lots (20 chevrettes) à environ 15 kg, poids contrôlé par une pesée. Après sevrage, nous montons progressivement l’aliment chevrette jusqu’à 300 g. À 3 mois nous passons à de l’aliment pour chèvre laitière (16 % de protéines). Nous augmentons les quantités toutes les semaines (50 g maxi/semaine) pour atteindre 550 à 600 g à 6 mois. Pendant cette période, les chevrettes consomment surtout du foin (13 % MAT) et un repas de paille à midi. Si la botte de foin est de qualité moyenne nous rajoutons un peu de luzerne déshydratée (23 % de protéines).
Les lots sont remaniés de temps en temps pour homogénéiser les gabarits. Enfin la reproduction a lieu à 7 mois à environ 34 kg.


Propos recueillis par Florine Woehl, Ardèche Conseil Elevage et Benoit Desanlis, Isère Conseil Elevage