Travail : Ergonomie et pénibilité à la traite

Les organismes de Conseil Elevage sont souvent sollicités autour des problématiques "travail". Ces besoins relèvent de la pénibilité, de l’astreinte 7/7j ou de relations compliquées entre associés. ADICE a donc développé un programme ambitieux d'accompagnement.

 

 

« Eleveurs, et si on parlait travail »

Le sujet n’est pas évident : parler du travail en élevage laitier ! Avec plus de 50 personnes mobilisées dans l’Ardèche et dans l’Isère deux journées ont été organisées fin 2018 par ADICE et la MSA avec une réelle réussite. Josiane Voisin ergonome s’appuyait sur un film présentant, à travers les témoignages d’éleveurs, les problématiques du travail en élevage laitier. Exploitant agricole, un métier à multifacettes : L’éleveur a au moins 3 casquettes qu’il doit assumer : Dirigeant, Cadre et Opérateur. Chaque éleveur doit décider de sa propre stratégie et dégager des priorités pour atteindre ces objectifs.

Le sujet était lancé ! Les administrateurs d’Adice, déjà convaincus de la problématique, ont souhaité proposer un certain nombre d’alternatives et de solutions à leurs adhérents. Exemple avec la formation « ergonomie traite »

 

Améliorer la pénibilité à la traite

 

La traite représente plus de 50% du travail d’astreinte en élevage laitier. Le développement des troupeaux, la modernisation des équipements augmentent bien souvent les cadences. Le corps s’use et souffre. Jean-Philippe Goron d’ADICE et Aurélie Fortune de la MSA Alpes du Nord ont animé une formation ambitieuse de 2.5 jours autour de ces questions de pénibilité et d’ergonomie à la traite. Avec 12 éleveurs présents force est de constater que la problématique est bien présente. La formation est basée sur les notions de prévention des risques. Entre les 2 rencontres nos conseillers ont réalisé chez chacun des éleveurs un audit d’ergonomie à la traite. L’analyse comparée des photos et vidéos des stagiaires permet de mieux comprendre les gestes et postures qui fatiguent les épaules, les cervicales, les bras et les poignets. Ces journées ont permis d’une part de prendre conscience collectivement de la pénibilité et d’autre part de proposer des solutions.

 

 

 

Ergo … quesako !

L’ergonomie est l'étude de la relation entre l'Homme et le travail qui vise à maximiser le confort, la sécurité et l’efficacité. Concrètement il s’agit d’identifier les risques, estimer leur fréquence, leur dangerosité et surtout proposer des mesures correctives (atténuation, adaptation ou protection).

En salle de traite, les principaux risques concernent les déplacements dans la fosse et surtout vers l’aire d’attente, les gestes et postures à la traite (lavage, trempage, pose des griffes), le déplacement de matériels (bidons, seaux) et les aléas (coups de pieds par exemple). L’ambiance, la luminosité, le bruit, le froid mais aussi le niveau de stress et les cadences sont autant de facteurs aggravants. Le matériel s’est beaucoup amélioré ces dernières années. Le travail est moins physique mais il n’en reste pas moins pénible et usant. Contrairement aux idées reçues les « petites » tâches répétées un grand nombre de fois à haute cadence sont souvent plus traumatisantes que porter des seaux. Davantage que le mal de dos, les TMS (Troubles Musculo-Squelettique) concernent beaucoup les épaules, les cervicales, les poignets et les tendinites.

Par exemple des mamelles trop hautes ou trop loin obligent le trayeur à lever les bras trop fréquemment au-dessus des épaules. Avec le nettoyage et le trempage cela fait plusieurs dizaines de secondes par vache en situation d’inconfort. Rajouter les commandes du décrochage, la manipulation des barrières des quais, deux fois par jour, toute l’année. La coupe est pleine. N’attendez pas d’avoir mal !

Hauteur des quais et des mamelles, poids des griffes, lavage des trayons, trempage, vaisselle de traite, déplacements, équipements, cadence, organisation autant de points à observer autant de facteurs de risques à limiter.

Vous essayez bien une paire de chaussure à 30 euros avant de les acheter. Pourquoi pas une salle de traite à 30 000 euros ! Il n’y a pas que les robots de traite pour réduire la pénibilité : adaptation du matériel aux trayeurs et non pas l’inverse, partage des astreintes, simplification des tâches… des solutions existent. Avant tout investissement, essayer les installations chez d’autres éleveurs.

Au vu du succès de ces formations, de nouvelles sessions sont proposées en élevage caprin et bovin.  Certains de nos conseillers sont formés à la prévention des risques. Nous pouvons aussi intervenir pour des audits en élevage. Renseignez-vous !

 

Jean-Philippe GORON, ADICE

 

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