Travail d’astreinte ou temps plein ?

La méthode ACTEL accompagne les éleveurs laitiers qui se posent des questions sur leurs conditions de travail. 40 élevages de la région Rhône-Alpes ont fait le diagnostic.Ce sont les travaux répétitifs qui constituent le travail d’astreinte (TA) dans toutes les exploitations. C’est un point prioritaire qu’il faut gérer pour améliorer ses conditions de travail.

Le travail d’astreinte a un poids moral et physique. Et même si la charge varie au cours de l’année, il représente 70% du temps de travail dans une exploitation. Au printemps l'astreinte diminue de manière variable selon la taille du troupeau et la conduite du pâturage. Mais dans tous les cas, le temps passé à la gestion du pâturage est compensé par la réduction des activités de paillage-raclage et de distribution des fourrages.

Cette charge de travail est réalisée principalement par la cellule de base et atteint 1900h annuelles de travail par personne, soit 1,2 équivalent temps plein. Ramené à des références plus parlantes, le travail d’astreinte représente 5h journalières, ou encore 34h hebdomadaires.

Les diagnostics ACTEL montrent des disparités. Un exploitant dans une exploitation de 3 personnes et plus passera moins de temps à l’astreinte qu’une personne seule. La charge de travail sur les exploitations devrait être adaptée au nombre de personnes y travaillant, et pourtant, on ne cesse de croiser des éleveurs débordés !

Les diagnostics ACTEL montrent aussi des similitudes. Nous n’observons pas de différence dans la charge de travail globale entre les élevages de plaine et les élevages de montagnes.

 

50% du temps passé à la traite

Pour les élevages en traite classique, la traite représente en moyenne 4h15 de travail par jour. Mais la moyenne cache de grandes disparités et pour mesurer l’efficience du travail, il faut rapprocher les temps des volumes produits.

Ainsi, en moyenne, 3,8 heures de traite sont nécessaires pour produire 1000 litres de lait. 4,8 heures seront nécessaires pour le quart supérieur des élevages. Et l’étude ACTEL a révélé qu’un quart des exploitations passaient moins de 2,8h à la traite par 1000 litres de lait ! Tout est question d’organisation. Les résultats sont assez indépendants des équipements et des caractéristiques d’élevage.

Et le reste ?

Alimentation des vaches laitières et des élèves, soins des veaux, curage et paillage, surveillance des chaleurs, déplacements et manipulations, gestion du pâturage, … sont des travaux d’astreinte.

Dans un troupeau moyen, l’alimentation représente 7h/UGB /an dont 2h pour le renouvellement.

Pour ce poste alimentation, les différents équipements et les méthodes de travail peuvent permettre de diminuer significativement le temps d’astreinte mais seulement 5 élevages sont en dessous de 5h/UGB/an avec des choix différents.

Et vous ?

ACTEL est un outil national reconnu, comme un diagnostic pour réfléchir sur ces points :

  • Répartition du travail sur la journée, sur l'année, par UMO…
  • Efficacité du travail effectué
  • Organisation des différentes tâches sur l'exploitation

Il est donc intéressant de faire ce diagnostic lors d’une installation, d’une transmission ou lors d'un investissement important.

40 élevages laitiers ont réfléchi à leur travail, et vous ?

 

Parole « d'experte»...

Peu de diagnostics se sont fait sur mon secteur mais dans les autres départements, une quarantaine de diagnostics ont été réalisés. Les éleveurs ont apprécié de parler de leur travail quotidien, afin de pouvoir s'améliorer sur différents points. Les générations changent et les exploitants veulent de plus en plus être maîtres de leur temps, pour obtenir du temps libre.

Si c'est votre cas, que vous voulez en parler et avoir des pistes d'amélioration, n'ayez pas peur, contactez-nous !

 

Anne-Lise Mazurat, conseillère à Acsel Conseil Elevage, le 7 novembre 2017.

 

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