Tanguy Morel, expert en bâtiment 01-71, donne son avis sur les nuseries

Aujourd’hui, les éleveurs ont tendance à délaisser les nurseries à ventilation mécanique. Ils préfèrent des nurseries simples et efficaces avec des bardages en bois ajourés ou des brise-vent. Les volumes d’air sont ajustés en hauteur pour faciliter le travail de curage mais sans être trop importants pour ne pas nuire à la santé des veaux. L’essentiel est de couper les ponts thermiques et de maintenir les animaux dans une ambiance saine et sèche.<--break->

 

 

En restant sur des structures à ventilation naturelle, les igloos sont de plus en plus répandus dans les élevages. Ces derniers nécessitent un investissement simple mais ils obligent un travail manuel pour l’alimentation et le paillage. Pour assurer le confort des animaux comme des éleveurs, les fabricants proposent des auvents pour protéger la table d’alimentation. Le volume d’air étant restreint, la surveillance des veaux demande davantage d’attention.

A côté de cela, il y a des éleveurs qui préfèrent les bâtiments à ventilation mécanique. Néanmoins, ce type de nurserie reste onéreux par rapport à l’efficacité constatée. Le réglage des ventilateurs est compliqué quand il y a des vêlages étalés puisqu’il dépend de l’effectif présent. La distribution automatisée du lait n’est pas systématique dans les projets de nurseries. Le manque de surveillance peut induire plus de problèmes sanitaires.

 

Anne-Lise MAZURAT, Alice REMI, ACSEL Conseil Elevage.

 

« GAEC Charretier, Duerne (69), 70 vaches laitières, 10 000 kg de lait/VL

« Ne pas investir 1€ dans l’achat de moellons et de ciment pour loger les veaux mais plutôt prévoir l’achat d’un habit de pluie pour leur donner à boire pendant les intempéries »

Depuis 2014, les éleveurs ont fait le choix d’investir dans des niches individuelles. Auparavant les veaux étaient élevés au DAL. Mais suite à un épisode de diarrhées et de problèmes sanitaires ayant entrainé une mortalité importante chez les veaux, les agriculteurs ont dû revoir le logement des élèves. Ils ont fait le choix d’investir dans 27 niches individuelles et 4 niches collectives. Le choix de l’implantation de ces dernières n’a pas été simple car l’exploitation est située plein nord, à 850m d’altitude.

Les génisses sont sevrées entre 10 et 12 semaines en niche individuelle. Elles sont alimentées à l’aide d’un taxi à lait. Celui-ci permet une distribution précise de 3,5L / repas de lait entier pasteurisé et permet d’assurer une température optimale. Le concentré est distribué dans une auge abritée des intempéries (fabrication maison). Le fourrage n’est distribué qu’à partir du sevrage. L’inconvénient de ce logement extérieur est que l’eau gèle l’hiver. Attention, pour que l’animal soit bien, il faut veiller à choisir des niches de dimension suffisante.

Les niches sont nettoyées et désinfectées une fois que l’animal est sevré. Elles sont paillées tous les jours à l’aide de la pailleuse fonctionnant en vitesse réduite. Elles sont équipées de trappe de ventilation qui s’ouvrent en fonction de la température extérieure. Au-delà de 30°C, le confort du veau est compliqué à gérer.

 

Propos recueillis par Pascal VENET, Rhône Conseil Elevage

 

 

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