Synthèse des essais Sorgho BMR réalisés en 2012

Isère Conseil Elevage CIEL a conduit 3 sites d’essais sorgho fourrager sur la campagne 2012. Cette expérimentation sest inscrite dans le cadre du PEP bovin lait. L’objectif de ces travaux est d’encadrer l’itinéraire technique de cette culture et d’analyser sa place et sa pertinence dans nos systèmes fourragers.  Les résultats 2012 présentés ci-dessous sont riches d’enseignement.

 

 

Résultats des essais Sorgho 2012 en Isère

Nous avons principalement testé les nouvelles variétés dites BMR, c’est-à-dire à haute digestibilité. Ces variétés ont l’avantage d’être plus digestibles au détriment d’une plus grande sensibilité à la verse. Ces variétés originaire d’outre Atlantic voir d’Océanie sont commercialisées depuis 4 ans par différences sociétés de semences : Sémental, Barenbrug, Semence de Provence, Caussade. Ces variétés sont comparées en pure et en mélange (dans un objectif de tenue de tige) avec notre variété témoins en grain sucrier ½ tardif (Sucro 405 de chez semence de Provence).

 

Le niveau de rendement obtenu sur les 3 sites tourne autour de 8 à 9 t de MS. Les résultats élevés obtenu sur le site de la Côte Saint André s’explique par un apport de 180 mm d’irrigation. On note peu d’écart type entre les modalités hormis 2 variétés : BMR333  pénalisé par la faible densité au semis sur le site de Passins et Big Kahuna, variété très tardive pénalisée par un salissement important sur le site de Varacieux.

 

 

 

Cette culture s’adapte mieux à une conduite peu intensive. En effet, l’irrigation sur le site de La Côte Saint André n’apporte que 3 tMS supplémentaire. L’essai conduit en culture principale (semis début juin) obtient le même rendement par rapport l’essai semé en culture dérobé (début juillet). En effet, sur le site de Passins, le sorgho a produit 8 t MS en moyenne en culture dérobé derrière un méteil (rendement estimé à 10 tonne MS).

 

 

 

 

 

Le sorgho et le problème de verse

Moins présente en 2012. La verse est surtout constatée sur le site de la Côte Saint André. Néanmoins, la récolte n’a pas été pénalisée.

Cette 3ème année d’expérimentation confirme certains points sur l’intérêt et les limites de cette culture. Les principales contraintes de la culture sont le manque de vigueur à la levée et au démarrage de la culture, et les risques aigus de verse constaté à partir du stade épiaison.

Le taux de verse est extrêmement lié aux conditions climatiques et à la conduite culturale. En effet, la plante est très sensible à la verse lors de l’épiaison et ce phénomène s’accentue si l’épiaison a lieu en pleine période de forte minéralisation.

Démarrage de la culture : En semis précoce (mai à juin), le démarrage du sorgho est fortement ralenti par la faible température au sol ce qui pénalise son potentiel de rendement. Ainsi, moins précoce qu’un maïs, son intérêt est moindre pour un semis de printemps.  Semé à la suite d’un méteil ou d’une céréale à paille (orge d’hiver), on note des rendements similaires à une conduite en culture principale à condition de décaler la date de récolte au mois d’octobre.

 

Ce qu'il faut retenir de la culture du Sorgho

  • Le sorgho BMR est intéressant en culture dérobé derrière un méteil ou une orge,
  • On note peu de différence de rendement entre les variétés, préférer les variétés grain sucrier BMR de type Sweet California ou Virginia,
  • Le BMR 333 plus typé fourrager, est également productif mais nécessite une densité au semis plus élevée,
  • Les points essentiels sont la qualité de semis et du désherbage,
  • Les meilleurs résultats sont obtenus avec un semis au semoir  monograine.

 

Michael Bonnault – Isère Conseil Elevage

 

Pour obtenir des informations complémentaires sur la culture du sorgho, consultez des témoignages d'éleveurs ayant cultivé du sorgho

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