Réunion fourrages en Dombes : quels mélanges de dérobées fourragères semer après une céréale ?

Le 10 juin dernier, une vingtaine d’éleveurs rencontraient Philippe Dietchy, technicien de Jouffray Drillaud, sur l’invitation d’Ain Conseil Elevage, pour comparer les mélanges à semer en dérobé après céréales, pour faire une récolte fourragère.

 

Le groupe a été accueilli au gaec de la Grange à St Olive qui travaille déjà avec de l’ensilage d’herbe pour les vaches laitières et pratique aussi des couverts pour l’agronomie des sols.  L’objectif de l’élevage est d’avoir un mélange riche en protéine pour limiter la complémentation du troupeau en tourteau, et aussi avec du rendement. En bonus, les espèces telles que le pois, les vesces et les trèfles améliorent la structure et la fertilité des sols.

 

Essais de trèfle incarnat

En introduction à cette réunion, les analyses des essais de trèfle incarnat réalisés par les élevage du secteur en 2013 et 2014 ont été présentées. Les trèfles incarnat en 2013 ont subi le printemps difficile et ont été fauchés tardivement, au 10 mai, au stade floraison. Leur valeur azotée n’était que de 104 g/kg en protéine brute. A l’inverse, 2014 a été une bonne année pour la réalisation de l’ensilage du trèfle. La fauche a pu être réalisée au stade bourgeonnement, entre le 10 et le 17 avril, avec des valeurs de 181 et 193 g/kg de protéine.

Diversifier les espèces par un mélange et jouer sur les dates de semis permet plus de souplesse d’exploitation et des résultats plus réguliers. Les échanges entre les participants ont permis de comparer les pratiques actuelles.

 

A chaque période son mélange

En semis juste après la récolte de l’orge, un mélange moha et trèfle d’Alexandrie peut être intéressant, avec l’objectif de refaire le complément de stock d’ensilage ou d’enrubannage d’herbe. Attention à la précocité du Moha ! Certains moha issus de l’oisellerie peuvent épier 30 jours après le semis. Une espèce tardive permet de faucher avant épiaison et ainsi d’avoir un moha avec une valeur nutritionnelle satisfaisante en complément du trèfle.

Pour des semis après le 15 août, plusieurs mélanges sont possibles : avoine, vesce et trèfle d’Alexandrie ou vesce, trèfle d’Alexandrie, trèfle incarnat et trèfle de perses. On prendra une vesce commune de printemps ou pourpre. Plus traditionnellement, un mélange RGI alternatif à 20 kg/ha avec du trèfle incarnat à 10 kg/ha permettra de faire une récolte en automne et au printemps. La fertilisation azotée ne devra pas excéder 40 à 50 unités afin de fertiliser le RGI sans trop concurrencer le trèfle.

Pour un semis en fin d’année et une récolte au printemps, on peut envisager un mélange pois d’hiver et vesce d’hiver seul ou en association avec une céréale ou une autre espèce d’hiver (trèfle incarnat, fèverole,…). Ce type de mélange induit un rendement plus important grâce à une meilleure levée en automne et des plantes plus productives. Attention cependant au choix des espèces car certaines sont gélives ! De plus, plus une plante est développée plus le risque de gel est important.

 

 

 

 

Sursemis de prairies

Si l’on veut garder une prairie avec un bon rendement, il faut la renouveler tous les 5 ans en fonction des espèces. En cas de dégradation sur une parcelle, le sursemis est possible pour améliorer la flore et le rendement. Les bonnes conditions de réalisation du sursemis ont été rappelées par Mr Dietchy. Il faut commencer par réaliser un pâturage court ou une fauche rase. Ensuite, le passage d’une herse à prairies ou d’un autre outil à dents permet d’obtenir de la terre fine. On privilégie le semis d’espèces agressives type RGA, RGH avec du trèfle blanc. Le sursemis est à réaliser à des périodes poussantes, quand la levée est bonne, c'est-à-dire au printemps ou à l’automne. Les conditions de réussite sont très liées à la météo qui suit.

 

 

 

 

Du matériel adapté

La Cuma des Alouettes à laquelle adhère le Gaec de la Grange a fait le choix d’acheter un semoir à semis direct qui permet le semis de céréales, de couverts, et de prairies. Ce matériel d’une largeur de travail de 4 mètres a été présenté en fin de rencontre aux éleveurs présents.

Pour plus d’information sur le choix des espèces, demandez à votre conseiller de secteur.

Rémi Berthet, Ain Conseil Elevage

 

 

 

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