Réunion pâturage en Bresse : un pâturage bien conduit

Le 25 juin dernier, huit éleveurs de Bresse se sont retrouvés sur l’invitation d’Anthony Grandmougin de Conseil Elevage et Laurent Lefèvre de la Chambre d’Agriculture pour échanger sur la conduite du pâturage. Le groupe a été accueilli au gaec des fortes terres à Savigny en Revermont, exploitation en lait à Comté, avec un troupeau de 70 vaches laitières en système tout herbe. Les vaches pâturent sur 27 ha au printemps, puis 37 ha sont mis à disposition du troupeau après les foins et les regains. Le chargement moyen est donc de 0,4 ha par vache au printemps.

 

 

Un parcellaire adapté

Le parcellaire est regroupé autour de l'exploitation, découpé en 13 parcelles drainées de 2,3 à 3,6 ha. Les vaches restent 2 à 3 jours sur chaque parcelle. Les refus sont fauchés ou broyés. La fauche est préférable pour éviter le feutrage du sol. Une tonne à eau permet d’abreuver le troupeau.

Le gaec des fortes terres est suivi par Conseil Elevage dans le cadre du programme Patur’RA, c’est-à-dire que des mesures de pousse de l’herbe sont réalisées sur ses parcelles chaque semaines au printemps pour faire des références locales et produire des conseils de saison.

 

Une économie de concentrés de plus de 50€/1000 litres

Anthony Grandmougin a démontré l’intérêt économique de ce système. Avec le pâturage, l’éleveur passe de 410 grammes de concentrés par kg de lait en hiver à 225 grammes de concentré par kg de lait en été. Le coût de concentré passe donc de 100€/1000 litres en hiver à 48€/1000 litres d’avril à octobre.

 

Des mélanges pour sécuriser la production

Depuis 3 ans, des prairies de mélange sont implantées chaque année sur les surfaces de l’élevage, pour avoir de l'herbe sur toute la saison. En 2011, 3 hectares d’un mélange ray-grass anglais, pâturin, fétuque rouge, fléole, trèfle violet et trèfle blanc ont été implantés. 3 parcelles de 2,3 ha ont été renouvelées en 2012 et 2013, avec un mélange à base de ray-grass anglais, fétuque élevée, dactyle, trèfle violet et trèfle blanc. La fétuque élevée et le dactyle sont présents pour la période estivale.

 

Quelques règles pour gérer la fertilisation de ses prairies

Les apports peuvent être réalisés sous forme de matières organiques, les quantités par ha sont à apprécier selon la valeur fertilisante du produit,  mais l’ordre de grandeur est de 15 t/ha pour du compost, 20 t/ha pour du fumier et 35 m3 pour du lisier. On privilégiera l’automne pour l’épandage des composts et fumiers et la sortie hiver pour les lisiers.

Sous forme minérale la fertilisation  PK est à apporter en même temps que le premier apport d’azote quand on atteint  200°C jours cumulés depuis le 01/01. C’est le moment où débute la mise en place du nouveau système racinaire. Pour le phosphore, il faut vérifier la solubilité sur l’étiquette (au moins 90% soluble dans le citrate d’ammonium) et éviter le phosphate naturel.

Un apport d’azote (25 – 30 uN) précoce (200 °C jours base 01/01) présente un grand intérêt, il va faire démarrer la prairie, favoriser le tallage, et aider à mettre en place le réseau racinaire de l’année.

Ensuite la fertilisation azotée se raisonne par cycle et va dépendre de l’objectif de production, de la quantité de légumineuses présentes dans la prairie et de la météo de l’année.

Pour gérer plus finement la fertilisation l’analyse de sol est intéressante pour les prairies temporaires qui entre dans une rotation avec des cultures. Pour les prairies permanentes on préfèrera l’analyse des indices de nutrition NPK réalisés sur un échantillon d’herbe, entre épiaison et floraison. Ces analyses pourront être valorisées au mieux avec un plan de fumure. Renseignez-vous auprès de votre conseiller Chambre d’Agriculture ou Conseil Elevage.

 

Cécile Pandrot, Conseil Elevage 01/71

Laurent Lefèvre, Chambre d'agriculture 71

 

Autre réunion ce printemps en Dombes : Quels mélanges de dérobées fourragères semer après une céréale ?

Tags: