Rentabilité atelier caprin : Se comparer pour améliorer son revenu

Dans un contexte d’augmentation des charges, il est nécessaire de faire le point sur les économies possibles. L’Institut de l’élevage a normalisé une méthode simple afin de mettre en évidence les principaux postes pénalisant le revenu de l’éleveur.

 

 

Des charges et produits rapportés aux 1 000 L de lait produit

La méthode consiste à répartir les charges et produits, à partir du grand livre, en plusieurs postes clés : alimentation, surfaces, frais d’élevage, mécanisation, bâtiments... Ces charges et produits sont rapportés au volume de lait de l’exploitation, ce qui facilite la lecture et la compréhension du rendu. On peut alors identifier les moyens à mettre en œuvre afin de diminuer la part des charges dans le résultat de l’exploitation.
Pour les élevages disposant de plusieurs ateliers, non différenciés dans la comptabilité, une clé de répartition existe. Ceci permet à l’éleveur d’approcher la part de l’atelier caprin dans son revenu final.


Rémunération et productivité du travail

Cette approche prend également en compte la rémunération du capital et du travail de l’éleveur. On peut alors analyser deux critères importants, la productivité de la main d’œuvre (salariés et exploitants) et le prix de revient des produits pour arriver à l’équilibre avec les charges. Cela permet de réfléchir à des modifications profondes du fonctionnement de l’exploitation.


Références et comparaison à un groupe

L’outil permet de se comparer à des groupes régionaux de référence, moyennes d’élevages et cas-types. Celles-ci sont réactualisées tous les ans afin de coller au plus près des réalités économiques. Il devient alors possible et plus facile de se situer par rapport à des élevages présentant des caractéristiques semblables : systèmes de commercialisation (laitier, fromager) et systèmes d’alimentation (pâturage, hors-sol). Mais, d’un élevage à l’autre, les coûts de production sont variables. Une analyse au cas par cas permet à chaque structure d’identifier les leviers à travailler.

Frédéric  Pacaud , Saône et Loire Conseil Elevage
 


« GAEC des Cantiaux, Saint Germain en Brionnais (71)


Connaître les charges qui détériorent notre revenu

Myriam et Jean-Baptiste Vaizand ont deux ateliers, vaches allaitantes et caprins avec transformation fermière.


Quels étaient vos objectifs lors de la réalisation du coût de production ?

« Nous souhaitions connaître la part de l’atelier caprin dans notre revenu. La séparation des deux ateliers dans la balance comptable ainsi que l’utilisation des clés de répartition a permis une approche en ce sens. Nous souhaitions également nous comparer à d’autres éleveurs ayant un système de production proche du notre, à savoir pâturage et transformation.
Enfin, nous voulions mesurer les charges qui pesaient le plus sur notre revenu afin de l’améliorer. Les charges les plus importantes n’étaient pas forcement celles auxquelles nous pensions. Cela a donc permis de les rationaliser mais également de nous poser de nouvelles interrogations sur la conduite globale de notre exploitation. »


La comparaison à un groupe a donc eu un rôle dans cette démarche ?

« Quand nous nous sommes installés, nous manquions de références, tant sur les diverses charges que sur les prix de vente. Suite au coût de production, il est apparu que le prix de valorisation de nos produits était légèrement inférieur à celui du groupe, mais il semble aujourd’hui difficile de rectifier cet écart auprès de nos clients. Ce prix conditionne pourtant notre revenu.
Il paraît donc important que nous construisions à travers cet outil, des groupes de références d’éleveurs. Les jeunes éleveurs auront alors des chiffres actualisés leur permettant de fixer des prix de vente corrects pour leur assurer un revenu, ce qui éviterait probablement à certains de se retrouver en difficulté en sous-estimant certaines charges ou en ne valorisant pas assez leur produit final. Ceci limiterait peut-être aussi une concurrence par une baisse des prix et c’est toute la filière qui se porterait mieux ».


Propos recueillis par Frédéric Pacaud, Saône et Loire Conseil Elevage

 

Pour approfondir ce sujet, consultez notre article sur la maïtrise des coûts alimentaires en élevage caprin

 

Tags: