Maîtriser les coûts alimentaires en élevage caprin

Maximiser le produit et rechercher l’économie sur le coût de l’alimentation, la solution pour les élevages laitiers. A partir des données départementales élaborées par le réseau d’élevage caprin de la Loire, des références, des points de repère existent et peuvent permettre aux éleveurs de se situer sur le plan technique et économique, et d’envisager, en fonction de leur situation et de leurs objectifs, leur marge de progrès. Onze élevages ont été suivis sur l’année 2009.

A la recherche d’une meilleure marge alimentaire

Le lait, seule source de revenu

Pour la majorité des laitiers, comme des fromagers, la vente de lait ou de fromages représente 95 à 97 % du produit, contre 3 à 5 % pour la viande, hors ventes de reproducteurs plus rares. Pour maximiser son produit, en plus de la quantité, il faut viser une qualité maximale et  des périodes de mise bas favorables à un prix du lait le plus élevé possible. La qualité du lait (TB, TP, cellules) peut permettre d’empocher jusqu’à 100 € supplémentaires pour 1 000 litres de lait produits.

 

La chèvre « se charge »

L’alimentation pèse très lourd. Elle représente 80% des charges opérationnelles et 41 % des charges totales de l’exploitation. Dans les 11 exploitations enquêtées, les charges d’alimentation « mangent » en moyenne 26 % du produit avec des écarts allant de 19 % pour l’exploitation la plus efficace à 43 % pour la moins efficace. Le coût des concentrés et déshydratés en est la principale cause. Il varie en fonction des prix d’achat et des quantités distribuées. Et ce n’est pas parce que l’on distribue beaucoup de concentrés que la ration est efficace.

 

L'optimum : 400 g de concentrés par litre de lait produit

Sur le groupe des 11 élevages, l’efficacité varie de 360 à 740 g de concentrés pour produire un litre de lait, avec une moyenne à 493 g/l. Les chèvres de l’exploitation la plus efficace reçoivent 410 kg de concentrés et déshydratés au cours de la campagne avec lesquels elles produisent 1 140 litres de lait. Quant aux chèvres de l’exploitation la moins efficace, elles reçoivent 520 kg d’aliments pour produire 840 litres de lait. Attention à ne pas gaspiller ses propres céréales, sous prétexte qu’on les a et qu’elles coûtent peu à produire. La chèvre est un ruminant.

 

L'alimentation doit se baser sur un bon système fourrager

 Le pâturage permet de faire baisser les coûts d’alimentation. Attention aux coûts de production des fourrages. La mécanisation pèse lourd : au moins 50 % du coût total. Dans certains cas, acheter des fourrages de bonne qualité peut être avantageux plutôt que de produire à des coûts très élevés.    Les dépenses alimentaires annexes telles que minéraux ou vitamines sont à surveiller : 10 à 15 €/1 000l semblent raisonnables. Aucun produit ne pourra remplacer une ration équilibrée et adaptée aux besoins des animaux.

 

 

 

Qu'est-ce qui influence le plus la marge ?

 Il n’y a pas de bons ou de mauvais systèmes. La variabilité de la rémunération du travail des éleveurs est plus forte à l’intérieur d’un système que les systèmes entre eux. Il faut miser sur ses atouts et respecter une cohérence forte entre : milieu naturel et parcellaire, conduite de l’élevage, maîtrise technique, investissement et travail, efficacité économique. Le bon sens et la cohérence sont plus que jamais d’actualité.

 

 

Sur l’exemple présenté ci contre nous observons des écarts significatifs entre les 11 élevages du groupe (source Loire laiterie 2009). L’élevage le plus efficace, qui fait la plus grosse marge brute, atteint un produit de 702 €/1 000l avec une moyenne de 1 140 l/chèvre contre 635 €/1 000l pour le moins efficace avec une moyenne de 840 l/chèvre. Preuve que le produit ne fait pas tout. En effet, la moyenne des 11 élevages n’est qu’à 625 €/1 000l de produit pour une production moyenne de 790 l/chèvre. Avec moins de lait et moins de produit, on peut donc faire plus de marge.

 

Le groupe d'expert caprin en alimentation - FIDOCL Conseil Elevage

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