Régularité et simplicité pour une complémentation minérale efficace

Des économies sont possibles sans nuire à la santé du troupeau et à sa performance. Il convient de calculer au plus juste la complémentation en minéraux en tenant compte du niveau de production des vaches, de leur stade physiologique, mais aussi des apports réalisés par les fourrages et concentrés de la ration.

 

Allier simplicité, régularité et efficacité

Des analyses régulières des fourrages en minéraux sont recommandées

Les teneurs en éléments minéraux des fourrages sont très variables, à la fois selon le type de fourrage (maïs, herbe, légumineuses, …) mais aussi à l'intérieur de chaque espèce. Par exemple sur les données récentes obtenues au laboratoire CESAR, les teneurs en phosphore vont du simple au double, celles en calcium du simple au triple. Ainsi, entre un maïs à 1,5 g de phosphore ou à 2,3 g, la quantité de minéral à apporter varie de un pour deux. C’est pourquoi pour ajuster la complémentation minérale, il est nécessaire de faire une analyse des fourrages principaux de la ration.

Une vigilance accrue sur le prix et les Teneurs 

Le phosphore représente la part la plus importante dans le coût de l’aliment minéral ( AMV). Les teneurs en oligoéléments et vitamines de l’ AMV doivent permettre de couvrir les besoins. Un surdosage important entraîne un surcoût non justifié. Une enquête Pays de la Loire a montré que, pour un même minéral, les écarts de prix allaient du 400 € à 1200 € la tonne. En pratique, les minéraux les plus efficaces ne sont pas forcément les plus chers. Devant cette complexité, votre contrôleur laitier est là pour aider à faire le bon choix.

 

Le tourteau de colza demande à réduire voire à supprimer la complémentation en phosphore

Le tourteau de colza apporte deux fois plus de phosphore absorbable (8,1 g/kg) que le tourteau de soja (4,4 g/kg). Une ration d'ensilage de maïs corrigée uniquement avec du tourteau de colza nécessite de choisir un AMV sans phosphore. Pour des rations mixtes, combinant herbe et maïs ou des complémentations soja-colza, un calcul est nécessaire.

Jean-Philippe Goron, Isère Conseil Elevage.

 

 

« Pierre Gonin, expert alimentation (38)

Démystifier la complémentation minérale

Au quotidien, Pierre Gonin reste attentif à la complémentation en AMV.

 

Comment procèdes-tu pour équilibrer les rations ?

Pour déterminer les quantités d’AMV à distribuer, je calcule la ration de manière à couvrir en priorité les besoins en phosphore. Si nécessaire, on complète ensuite avec du carbonate de calcium ou un équivalent, dont le prix est très inférieur à celui du minéral (180 €/T). Je vérifie ensuite que la teneur en oligo-éléments Cu, Zn, Mn, Se et vitamines A, D3, E de l’AMV choisi permet de couvrir les besoins, sans trop les dépasser.

 

Oligo-éléments et vitamines : des apports quotidiens ou des cures ?

Les cures doivent rester l’exception et être réservées aux animaux très carencés, ce qui est rare. En effet, l’animal ne stocke pas ou peu les oligoéléments (sauf en situation de carence prononcée). De ce fait, les excès sont en général éliminés. Ils peuvent en outre induire des blocages d’autres éléments. Pour les oligo-éléments et pour les vitamines, l’apport doit donc être quotidien : le principe de base reste donc la bonne dose de chaque élément tous les jours. Des cures périodiques de vitamines ne se justifient que si, pour des raisons pratiques, les apports quotidiens s’avèrent insuffisants. Les animaux les plus à risques sont les génisses prêtes et les vaches taries.

Propos recueillis par Jean-Philippe Goron   »

 

Pour aller plus loin, consultez notre article sur la vitamine A et le Béta Carotène

 

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