Prairies longue durée pour la fauche : des mélanges multi-espèces à base de légumineuses

Différents mélanges sont testés actuellement sur différents sites régionaux dans le cadre du PEP bovins Lait. L’objectif de cet essai est de trouver des mélanges prairiaux adaptés à la fauche et aux conditions séchantes. Le mélange doit avoir une pérennité de 5 ans, une régularité de production, un bon rendement annuel et une couverture du sol sur toute la période.

 

Des mélanges multi-espèces à base de légumineuses pour la fauche

Une base de luzerne, fétuque et dactyle

Dans tous les mélanges la luzerne est l’espèce la plus représentée. Au semis, il y en avait au moins 10 kg. La graminée principale est la fétuque élevée (autour de 9 kg). La majorité des mélanges testés ont une base luzerne, fétuque, dactyle et Ray-grass anglais.
Les autres espèces associées ou comparées sont les trèfles : violet,  blanc, hybride, le sainfoin et le lotier. Des mélanges comprennent aussi des graminées : dactyle ou fétuque. Un mélange suisse et un mélange fétuque, dactyle et trèfle violet sont également dans l’essai.
 

Un mélange pour durer

L’avantage du mélange c’est d’avoir toujours des espèces de bonne valeur dans la parcelle. Si la luzerne disparait, elle doit être remplacée par des trèfles ou des graminées intéressantes.
Les parcelles d’essai vont permettre de vérifier l’intérêt et la pertinence  de différents mélanges complexes par rapport à des variétés cultivées pures ou en association simple, par exemple pour la fauche le dactyle plus la luzerne. 
A chaque coupe, le rendement en vert de chaque mélange est mesuré. A la 1ère coupe, un sondage du pourcentage des différentes espèces est fait. 
Au fil du temps il sera possible de mesurer quels mélanges ont une baisse de productivité.
 

Déjà des différences

Les conditions pédoclimatiques, en fonction des zones d’implantation, ont une grande influence. Sur les sites en place en 2010, avec les mêmes mélanges au départ, il y a déjà des variations importantes. A la fin de l’expérimentation, il sera ainsi possible de faire des préconisations plus précises selon les zones.
 
Anne Blondel, Ain/Saône et Loire Conseil Elevage
 
 
 
« Guillaume Padet, Ain conseil élevage (01)

Une première année encourageante

Quelles étaient les conditions d’implantation ?

Les mélanges ont été semés au printemps dans de bonnes conditions, le sol était bien ressuyé. Le semis était un peu trop profond (2-3 cm) mais la météo favorable a permis une bonne levée. Nous avions mis 40 T de fumier avant le labour d’hiver. Un désherbage localisé contre les rumex a été fait. La luzerne a tenu le coup mais pas les trèfles. 
Les 3 premières coupes ont été faites en foin. La 4ème en ensilage.
 

Quels faits marquants de la 1ère année ?

Malgré un semis de printemps il y a eu 4 coupes et 12 tonnes de MS récoltées environ. C’est plutôt pas mal. Lorsque la coupe est assez haute (autour de 7 cm), les plantes redémarrent plus vite et craignent moins le sec. C’est favorable pour les récoltes suivantes.
Les graminées existantes à l’état plantule jusqu’à fin août se sont vraiment développées avec la baisse des températures et étaient plus présentes sur la dernière coupe. Elles doivent aussi coloniser les zones de trous. Pour l’instant c’est quand même la luzerne qui domine.
 

Comment se sont comportées les espèces ?

Les graminées, peu nombreuses cette année, ont eu peu d’impact sur les rendements. Leur rôle devrait apparaitre dès la 2ème année.
Cet été, il y a eu des attaques de maladies sur le mélange luzerne et dactyle alors qu’il y en a eu moins sur les autres mélanges avec moins de densité en luzerne. Pour moi, c’est un point positif pour les mélanges. De grosses densités de luzerne ne sont donc pas toujours souhaitables.
J’ai constaté aussi que lors de la coupe en vert, les matières sèches du mélange avec trèfle violet sont toujours plus humides que les mélanges luzerne (5 points de MS d’écart). Cela explique que les trèfles soient plus longs à sécher. Il faut en tenir compte dans le mode de récolte.
 

 

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