Pâturage des chèvres : l'avenir appartient à ceux qui sortent tôt

Pour tout éleveur ayant comme objectif de tirer un parti optimum de la pâture, la mise à l’herbe, de par le choix de sa période de réalisation et sa conduite, est une des clés de la réussite de la pratique du pâturage. Trois règles sont à respecter.

 

L’avenir appartient à ceux qui sortent tôt

Commencer à sortir les chèvres très Précocement

C’est à dire dès le verdissement des parcelles, de manière à réaliser une transition alimentaire dans de bonnes conditions et faire prendre une bonne habitude pour un comportement à la pâture le plus efficace possible.

 

Réaliser une transition très lente

De manière à ce que les bactéries de la panse qui réalisent la digestion aient le temps de s’adapter à l’herbe jeune, qui est un aliment très riche et très peu fibreux.

 

Diminuer progressivement la complémentation en chèvrerie

Y compris les fourrages de qualité, pour ne pas concurrencer l’ingestion de l’herbe et obtenir une ration très efficace d’un point de vue économique. Pour une bonne réalisation de la mise à l’herbe, l’éleveur devra s’imposer une surveillance quotidienne de certains éléments : visite des parcelles pour estimer la quantité d’herbe, évolution du lait produit, consistance des crottes, quantité de fourrage non consommé en chèvrerie, remplissage des panses des chèvres, résultats urée… Vincent Desbos, Contrôle laitier de l’Ardèche

 

 

« Laurent MONTAGNON, St-Cyr, Nord-Ardèche

Concilier pâturage et temps de travail

L’éleveur ne manque pas de bonnes raisons pour expliquer son choix de conduire son troupeau en pâture : l’économie des charges de récolte et de stockage, le côté pratique d’un point de vue temps de travail. Les parcs étant bien en place, le système nécessite un faible temps de surveillance, et de l’entretien uniquement pendant l’hiver. Enfin l’éleveur prend plaisir à voir ses chèvres parcourir les surfaces de l’exploitation. L’espace de pâture se compose de 9 parcs fixes de 0,3 à 1,2 ha pour une surface totale de 7 ha.

Les chèvres sont sorties « dès que le temps le permet

 Laurent commence à sortir ses chèvres à partir de la fin février, « dès que le temps le permet , ensoleillé, pas trop froid, pas de vent. L’ingestion des premières pousses d’herbe permet de supprimer le troisième repas de concentré, soit de passer de 1,1 kilo à 0,8 kilo, en baissant plus vite le correcteur azoté et en maintenant la quantité de foin de qualité distribuée.

Des économies à faire

Pour limiter la charge de travail, le troupeau n’est trait que le matin à partir de mars. Au furet à mesure que la quantité d’herbe augmente, le foin distribué en chèvrerie est diminué progressivement pour être supprimé complètement en plein printemps. Le concentré, 0,5 kilo de céréales, est distribué en un seul repas et le troupeau reste à la pâture la nuit. L’éleveur précise que la mise à l’herbe nécessite de l’observation : litrage du tank, état des crottes, comportement des chèvres, visites régulières des parcelles.

 

Propos recueillis par Vincent Desbos - Ardèche Conseil Elevage

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