Moins de 100g de tourteau de soja par litre de lait produit pour des vaches à 10000kg

 

Sur l’invitation de Conseil Elevage, une soixantaine d’éleveurs et conseillers sont venus écouter le témoignage de M. Philippe Collin, éleveur en Haute-Marne, mercredi 8 octobre à Ceyzériat. L’originalité de son approche et l’intérêt de ses 15 années d’expériences ont séduit les participants.

 

Philippe Collin est un éleveur à l’écoute de ses pratiques. Il observe, enregistre, diagnostique, expérimente, ajuste… et recommence un cycle : observation, enregistrement,… Il ne fait pas cela tout seul. Il sait s’entourer et tirer partie des gens qui sont autour de lui. Il est membre de nombreux réseaux : FARRE depuis 2004, DEPHY Ecophyto depuis 2010, Analyse du Cycle de Vie en production laitière depuis 2011, Indibio sur la biodiversité depuis 2012…

 

Il est heureux d’échanger et partager ses expériences avec ses collègues agriculteurs. C’est pour cela qu’il est venu témoigner en toute humilité des pratiques qu’il a mises en place sur son exploitation, en illustrant son propos de photos très démonstratives.

Une des lignes directrices de l’exploitation est de tendre vers l’autonomie. La ration des 110 vaches laitières du troupeau n’échappe pas à cette règle. L’énergie est apportée par le maïs, la protéine par les fourrages. L’élevage n’utilise ainsi plus que 25 tonnes de soja pour produire 1 million de litres de lait. Cette autonomie protéique repose sur le système cultural.

 

Le lien entre les animaux et le sol est permanent.

 

La moitié des 320 ha de SAU est labourable et implantée d’une dizaine de cultures différentes. L’autre moitié est en prairie permanente. 80ha sont engagés en natura 2000, fertilisés en digestat issu du méthaniseur et valorisés par des bœufs conduits en extensif. La prairie naturelle est répartie dans les îlots de cultures où elle sert de modérateur des pressions parasitaires.

 

La fertilité des sols est au centre des préoccupations concernant le système cultural. Philippe Collin nourrit son sol, pas ses plantes. Le taux de matière organique de l’exploitation, à 3,5%, est relativement élevé. La fertilisation azotée ainsi que les traitements phytosanitaires sont limités afin de le préserver.

 

 

 

 

 

 

La réflexion et l’adaptation sont au cœur du système.

 

Cette exploitation est un véritable laboratoire de recherche sur l’amélioration des pratiques. Philippe Collin ose essayer mais il insiste sur le fait que ça ne marche pas à tous les coups. Il faut savoir supporter les échecs et s’en enrichir. Toute pratique a ses avantages et aussi ses inconvénients. Il faut les repérer, faire la balance, choisir en fonction des objectifs que l’on s’est donné et accepter les inconvénients associés.

 

Michel Pivard, Président d’Ain Conseil Elevage, a conclu la conférence en rappelant que Conseil Elevage 01/71 étaient en capacité d’accompagner les éleveurs dans ces raisonnements et leur mise en œuvre.

 

Une prochaine conférence est prévue mardi 3 février prochain pour développer cette approche au niveau de la thématique des génisses. Un autre intervenant d’une grande qualité sera présent : M. David Plouzin, responsable des expérimentations à la ferme des Trinottières dans le Maine-et-Loire.

 

Cécile Pandrot, Conseil Elevage 01/71.

 

Pour aller plus loin, consultez le dossier relatif à cette journée : articles et vidéos sont disponibles en cliquant ici.

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