Moins de 100 000 cellules, c'est possible!

L’exploitation de Noel JOLIVET est située à Rauret en Haute Loire. Elle se compose de 28 vaches laitières avec une moyenne de 6332 KG de lait pour un quota de 148 455 litres. Mais cette exploitation a surtout des résultats très encourageants au niveau des concentrations cellulaires avec une moyenne de 89 000 cellules en laiterie et de 88 000 au contrôle laitier sur la période avril 2014 à mars 2015.

 

 

Les résultats des années précédentes se situaient  entre 100 et 150 000. L’éleveur n’a jamais été inquiété sur la qualité cellulaire de son lait mais n’était jamais passé en dessous de 100 000 cellules.

 

 

 

Moins de 100 000 cellules, quelle  est la recette ?

  • Le renouvellement ?

Avec un taux de renouvellement de 25 à 30% selon les années et très peu de vaches présentant des contrôles supérieur à 300 000 cellules, les problèmes de cellules ne sont pas la cause prioritaire de réforme. Cette année seulement 2 réformes l’ont été pour des problèmes de cellules, les vaches à cellules ne vieillissent pas sur l’élevage.

Ces dernières années l’évolution des références laitières qui s’accompagne d’une augmentation du nombre de vaches bouleverse souvent le taux de renouvellement. Sans anticipation de cette évolution il est difficile de maintenir un taux cellulaire correct.

  • Le bâtiment ?

La stabulation compte 35 logettes dont la structure comme le fond sont en bois. Les vaches possèdent plus d’une logette chacune. L’éleveur étant seul, l’entretien, le raclage et le paillage se font une seule fois par jour. Même s’il est recommandé de le faire 2 fois par jour, au vu de ses résultats l’éleveur peut se le permettre ! De ce fait les problèmes de couchage hors logettes sont très rares et les vaches qui ne s’habituent pas sont réformées .Les logettes reçoivent 2 kg de paille par jour

Les bâtiments surchargés sont difficiles à gérer au niveau propreté que se soit en logettes ou en aires paillées. La pression microbienne augmente et le risque d’avoir une explosion de mammite devient fort.

  • La ration ?

La ration hivernale est très simple. Elle est composée de foin en premier repas et d’enrubannage à volonté. La céréale et le complément azoté sont apportés au DAC. En été les vaches pâturent et reçoivent de l’enrubannage ou du foin en complément. Les conditions estivales souvent sèchantes  sur cette commune conduisent à une sous alimentation temporaire. Même en redoublant de vigilance sur cette période l’éleveur a enregistré 2 mammites en juillet sans forte augmentation des concentrations cellulaires.

La sous-alimentation, surtout l’été, peut avoir une influence négative sur le taux cellulaire à cause de la perte d’état corporel et de l’affaiblissement du système immunitaire.

  • La traite ?

La salle de traite, une  2*3 sans décrochage est en place depuis une vingtaine d’année. L’éleveur réalise la traite et la confie très rarement à une autre personne. Il y apporte une forte attention notamment sur les vaches présentant  des difficultés de traite. Les mamelles sont lavées avec une lavette et de l’eau savonneuse et le trempage est réalisé en fin de traite.  L’éleveur rince systématiquement la griffe après le passage d’une vache avec un taux cellulaire élevé pour éviter la contagion d’une vache à l’autre. Ici le risque est faible car il y a peu de vaches à cellules. Malgré tout le risque augmente rapidement à chaque vache présentant un taux cellulaire supérieur à 300 000.

La contagion d’une vache à l’autre pendant la traite est souvent sous estimée. En salle de traite il est difficile de faire un ordre de traite mais en rinçant la griffe ou en la désinfectant cela permet de limiter le risque de contagion.

  • Le tarissement ?

Il dure une soixantaine de jour. Les vaches taries reçoivent la même ration de base que les vaches en lait avec moins de concentré. L’éleveur utilise systématiquement un antibiotique intra mammaire sans obturateur de trayons, mais il a engagé une réflexion pour changer ses pratiques et réduire l’utilisation d’antibiotique.

L’élevage ci-dessus montre qu’il n’existe pas de recettes toutes faites pour rester en dessous de 100 000 cellules. Une gestion des facteurs de risques reste aujourd’hui le seul moyen de baisser son niveau cellulaire dans la durée à défaut de produits ou de solutions miracles.

 

5 facteurs importants sont à maîtriser :

  • Le logement, premier vecteur de mammites en élevage, pour lequel  des solutions existent pour limiter son impact.
  • Le tarissement avec  l’objectif  d’un maximum d’animaux qui revêlent en dessous de 300 000 cellules.
  • Une traite qui respecte le trayon de l’animal et qui évite toute contamination bactérienne entre les animaux.
  • La gestion du renouvellement et de la réforme : Difficile de réformer pour des causes de cellules si nous devons d’abord réformer des vaches infertiles, difficile d’être en dessous de 100 000 cellules quand une partie des génisses vêlent millionnaires.
  • L’alimentation : Facteur passif de limitation des défenses de l’animal ou vecteur passif de contamination, les désordres alimentaires peuvent devenir un frein à l’amélioration des résultats.

 

Wilfried LEYDIER, Haute Loire Conseil Elevage, pour le Groupe Qualité du Lait FIDOCL

 

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