Le programme M03 Santé mis en place en 2019 réunit l’ensemble des sociétaires MO3 (Conseil en élevage 25-90, Geniatest, GDS 25, 70 et 90, la FIDOCL et Umotest) et les partenaires de recherche nationaux (Allice, INRAE et l’Institut de l’Elevage). Ce programme R&D en race Montbéliarde a pour ambition de mettre à disposition des éleveurs laitiers des références et des moyens de maîtrise des principales maladies bovines par l’amélioration des pratiques et la génétique (plus d’infos sur le site internet www.mo3.fr). La collecte des données se fait à travers le flacon de lait et les relevés de lésions du pied mais aussi grâce aux carnets sanitaires des éleveurs.

Point d’étape en Haute-Loire

Une journée technique organisée le 12 avril à Boisset a réuni des conseillers d’élevage et des éleveurs de la zone FIDOCL pour échanger sur l’impact économique des mammites et de la cétose. Marie BERODIER GOMES, en charge du programme pour MO3, a présenté les résultats d’une étude réalisée par INRAE permettant de connaître l’impact de ces maladies en élevage. Différents profils d’exploitations et de troupeaux représentatifs des systèmes où évoluent les Montbéliardes ont été retenus pour simuler les impacts zootechniques et économiques de ces maladies.

Échanges concrets entre éleveurs

En moyenne, l’impact économique d’une cétose s’établit à 2 €/1000L de lait livré soit environ 1 500 € par an pour un troupeau de 100 vache laitières.

« Est-ce une acétonémie subclinique ou clinique ? La corrélation avec une mammite est-elle établie ? Est-ce une origine génétique ou pas ? »  Les échanges entre éleveurs ont permis de voir comment chacun situait son troupeau sur ces deux problèmes de la vache laitière. L’occasion pour Marie BERODIER GOMES de réexpliquer le caractère héritable des aspects santé et la manière de construire un index.

Le flacon nous parle  

Patrice DUBOIS (Rhône Conseil Élevage) a ensuite présenté une méthode de tour d’élevage qui permet d’analyser les principaux facteurs de performances, en appuyant notamment sur la phase d’élevage et la prépa-vêlage. L’une des questions de Patrice fût « Si vous n’aviez qu’un indicateur laitier accessible pour suivre vos vaches…lequel prendriez-vous ? »   Cette question ouverte a permis d’élargir le débat au-delà des indicateurs connus que sont les taux, par exemple.

Que nous disent les acides gras ?

A travers les données d’éleveurs MontbéliardE présents nous avons découvert les paramètres acides gras qui sont nouveaux et qui vont permettre de suivre, analyser, comprendre l’ingestion, la digestion et le déficit énergétique.

Visite au GAEC DU PIVERT à Saint-Pal-en-Chalencon

Emmenés par Patrice MOUNIER, les conseillers de Haute-Loire CONSEIL ÉLEVAGE nous ont présenté une vidéo enregistrée sur 24 h pour analyser le cycle de 

vie des laitières du GAEC DU PIVERT. Un visionnage permettant de voir le temps passé au cornadis, le nombre de vaches couchées, les périodes de fortes activités…   Bravo aux conseillers pour cette présentation !

L’après-midi, c’est « pour de vrai » que nous sommes allés voir les Montbéliardes du Gaec DU PIVERT, célèbre pour la qualité de ses animaux et performances. Les 130 vaches alignées au cornadis ont pu être observées du rumen aux pieds, en passant par les bassins et les attaches arrières qui ne laissent personne indifférent. Nous avons même vu une Montbéliarde fraîche vêlée ayant passé les 100 000 kg de lait en 9 lactations, non loin de sa fille en 1er veau qui promet déjà beaucoup.

Un magnifique tour d’élevage avec des éleveurs qui ont détaillé leurs pratiques sans retenue. Confort de logettes, ordre de chargement des aliments dans la distributrice, ration des taries… tout a pu être abordé pour le plus grand plaisir des conseillers et éleveurs présents.

Une façon aussi évidemment de mettre en lien les indicateurs vus en salle le matin avec les animaux concernés. Les résultats de MO3 Santé seront publiés ultérieurement par les organismes concernés.

Merci aux différents intervenants. Un merci particulier à Haute-Loire Conseil Élevage dont Vincent GASTEL et Loïc RAMEL ainsi qu’au Gaec DU PIVERT. Ce point d’avancement nous a permis de voir que les aspects santé de la Montbéliarde peuvent être abordés sous différents angles, et que chaque acteur a une face du cube à construire pour qu’il tienne droit !

Maxime MERMETY
Eleveurs des Savoie