Mammites, cellules, j’anticipe et j’y gagne !

Le 25 février dernier, une cinquantaine d'éleveurs a bravé le froid pour rencontrer les experts et spécialistes "qualité du lait" des départements de l'Ain et la Saône-et-Loire. Acsel Conseil Elevage et les Chambre d’Agriculture de ces départements organisaient en effet une porte-ouverte au gaec du Petit Matrignat à St Nizier le Bouchoux. Cette manifestation s’est déroulée dans le cadre de la Quinzaine du Conseil en Elevage, dont le thème cette année était la qualité du lait.

Les participants ont pu parcourir les six ateliers présentés en différents lieux de l’élevage, et échanger avec les experts de chaque domaine. La thématique a ainsi été traitée sous ses différents aspects. En 1h30 chacun pouvait bénéficier d’une formation-information complète, dynamique et interactive.  Les petits groupes ont permis des entretiens libres, riches et variés.

 

Ambiance et aire de vie

Tanguy Morel et Olivier Girard, experts bâtiments, ont présenté les implications de l’ambiance et l’aire de vie dans la qualité du lait. D’après Tanguy Morel : « Il faut faire particulièrement attention à l’ambiance et à la luminosité naturelle. Le logement en logettes est un bon moyen de réduire les risques sanitaires. »

 

Traitement sélectif

Alexandre Dimberton et Sébastien Léger, vétérinaires respectivement à Varennes-Saint-Sauveur et Bourg-en-Bresse, sont intervenus sur les traitements, que ce soit en lactation ou au tarissement, en insistant sur la réforme nécessaire des vaches incurables. Ils ont aussi présenté le tarissement sélectif qui consiste à choisir le traitement de tarissement en fonction de chaque vache et qui est actuellement en expérimentation dans des élevages de Bresse.

 

Génétique

Mickaël Brochard, Umotest, est intervenu sur le volet génétique : « La génétique est un véritable levier préventif, dont l’effet augmente en conditions sanitaires difficiles. Avec l’augmentation de la diversité des taureaux disponibles, le sexage et le génotypage des jeunes femelles, les éleveurs disposent depuis quelques années de marges de manœuvre décuplées. Mon conseil : en élevage sans trop de problème, évitez les accouplements négatifs sur Santé Mamelle - STMA (cellules et mammites cliniques) ; en élevage avec problèmes, n’utilisez que des taureaux nettement améliorateurs sur STMA et si possible associez une stratégie de sexage et génotypage pour choisir efficacement votre renouvellement.»

 

Traite et machine à traire

Quentin Barthélémy, Xavier Depeupierre et Violaine Marguin, experts traite, ont animé l’atelier sur ce thème. Violaine Marguin rappelle que « La machine à traire fonctionne tous les jours, 2 fois et plusieurs heures par jour…. Si elle s’encrasse ou se dérègle, cela peut engendrer de gros problèmes d’infection mammaire et donc de qualité du lait. Il est particulièrement important de la faire contrôler régulièrement. Pour cela quatre types de contrôles officiels existent : Optitraite, Net’traite, Dépos’traite et Certitraite » Acsel Conseil Elevage propose aussi un service d’assistance à la traite avec Lactocorders© qui permet de voir les cinétiques de traite de chaque vache et, ainsi, ajuster au mieux les déposes des griffes ou optimiser la préparation de la mamelle.

 

Impact économique

Enfin, les conseillers spécialisés sur la qualité du lait, Rémi Berthet, Déborah Doury, Frédéric Pacaud, Nicolas Pinault et Céline Schwarz, ainsi qu’Hervé Balanche pour le lait cru se sont partagés entre l’accueil du public et l’animation de deux ateliers.

Pour Hervé Balanche, spécialiste de la qualité du lait cru « Lors d’une montée en staphylocoques, plus on intervient vite pour résoudre le problème, plus on  revient vite à une situation correcte. Sinon le problème peut perdurer plusieurs années. Pour repérer les mammites à staphylocoques, il est important de tirer les premiers jets. »

Nicolas Pinault a lui insisté sur les résultats économiques d’une étude réalisée en Saône-et-Loire l’année dernière. Pour les élevages à plus de 350 000 cellules, le manque à gagner entre pénalités et lait perdu est de 22€/1000l, alors qu’il n’est que de 2€ pour les élevages à moins de 200 000 cellules. Et d’après Nicolas Pinault, « Pour gérer les cellules, Il faut mieux agir un petit peu tout le temps en amont qu’un grand coup trop tard. »

 

Cécile Pandrot, Acsel Conseil Elevage

Tags: