Logement des chevrettes : leur offrir tout le confort pour assurer un développement optimal

Le bâtiment et l’environnement dans lequel grandit la chevrette doit lui permettre d’exprimer pleinement son potentiel. Le logement des jeunes est souvent le talon d’Achille des éleveurs caprins.

 

Plusieurs explications à cela : un manque de considération pour un animal « improductif », l’agrandissement du cheptel sans évolution du bâtiment des jeunes. S’en suit parfois une surpopulation, une ambiance défavorable (aération, humidité, température, hygiène, …) qui causent des retards de croissance pénalisant la carrière laitière de la future chèvre. Tout ceci a une incidence financière pour l’éleveur.


De l’espace et un accès facile à l’auge

Jusqu’à un mois, le jeune a besoin de 0,25 m² de surface paillée. La compétition pour l’aliment est innée, adapter la distribution du lait à votre système et travailler en lots de 25 à 30 chevreaux permettent d’homogénéiser les croissances.
Au sevrage, le besoin de place double et la longueur d’auge est de 25 cm. Une place à l’auge avec cornadis spécial chevrettes est idéal pour atténuer l’effet de la compétition.

 

Des besoins très spécifiques en température et hygrométrie

Dès la naissance, les animaux sont très fragiles et doivent être séparés des chèvres. L’objectif est de maîtriser les conditions d’ambiance pour limiter les contaminations microbiennes et parasitaires.
Des techniques permettent d’obtenir ces conditions optimales ; une lampe chauffante pourra par exemple être installée. Pour isoler l’espace et maintenir une température stable, on peut créer un sas d’entrée, supprimer les parois froides avec des matériaux isolants, pailler généreusement, créer des micros-climats en diminuant le volume d’air disponible, …
Enfin, un sol bétonné et légèrement en pente ( 2 %) facilite la récupération et l’évacuation des jus. L’emplacement de l’allaiteur se fait prêt d’une zone de récupération des jus : on gagne ainsi en hygiène, en humidité, en odeur et donc en confort.

 

Un air renouvelé pour une ambiance saine

L’aération est aussi un point critique. Par la respiration, les chèvres évacuent constamment de l’eau et des éléments qui polluent l’air : ammoniac, dioxyde de carbone, agents infectieux, … Non évacués, cela génère de l’humidité, dégrade l’état du bâtiment et cause de l’inconfort aux jeunes.
Des entrées et des sorties d’air doivent permettre le renouvellement de l’air sans provoquer de courant d’air. Plus la vitesse de l’air est élevée, plus le jeune chevreau ressentira une température basse par perte du pouvoir isolant de son pelage.
Il est possible d’estimer la vitesse de l’air à l’aide d’une bougie ou d’un briquet : une flamme droite indique une vitesse inférieure à 0,1 m/s, une flamme penchée à 30° indique entre 0,1 et 0,3 m/s, et à 60° la vitesse est de 0,3 à 0,8 m/s.


Le tout en restant fonctionnel et confortable

Pour s’adapter aux besoins des jeunes, les bâtiments doivent être évolutifs. Il faut également faciliter le travail de l’éleveur et lui garantir un certain confort.
Pour la lumière, privilégiez l’éclairement latéral aux plaques translucides en toiture pour éviter un effet de capteur solaire pouvant causer la surchauffe de la litière. Qu’elle soit naturelle ou artificielle, n’oubliez pas que la chevrette a besoin de 200 lux au niveau des yeux pour la reproduction.
Plus l’enlèvement du fumier sera facile (accès, mécanisation, gestion des animaux), plus il sera fait aux bons moments et meilleure sera l’hygiène. La conduite des jeunes en lots est inévitable, les barrières doivent être amovibles et des fixations prévues en plusieurs endroits. Penser également à l’emplacement et au nombre d’abreuvoirs par lots (1 pour 25-30 chevrettes).
Un couloir d’alimentation bétonné facilite la distribution et la présence d’un système d’auge améliore la gestion : accessibilité par les animaux, repousse par l’éleveur. Enfin, que vous ayez des planches, des tubes ou des cornadis, leur hauteur et leur réglage doivent pouvoir s’adapter à chaque stade de la vie de la chevrette.


Frédéric Pacaud, Saône et Loire Conseil Elevage

 

Pour approfondir le sujet de l'élevage des chevrettes, consultez notre article dédié à ce sujet

 

 

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