Avec 115 diagnostics « coût production » établis sur cet hiver 2016/17 soit près de 30% de nos adhérents, les conseillers d’élevage ont pu, sur l’ensemble des secteurs, accompagner les producteurs laitiers dans l’amélioration de leur revenu.
7 sessions de formation
L’analyse des coûts de production prend tout son sens dans la mesure où l’on dispose de référentiel pour se comparer. Organisé par la FIDOCL, les conseillers disposent de moyennes de groupe et objectifs par systèmes laitiers régionaux, que ce soit en lait conventionnel de plaine ou montagne, tout herbe ou maïs herbe, lait AOP ou bio.
L’approche individuelle s’enrichit des échanges. Ainsi chaque éleveur peut participer à l’une des formations proposées par Isère Conseil Elevage. Deux tiers de nos adhérents ont choisi cet hiver de partager en groupe leurs résultats. Les analyses se confortent ou se frottent, les pratiques se partagent, les idées émergent, des solutions collectives ou individuelles sont apportées. Au-delà des chiffres c’est un moment important pour partager ses difficultés, ses craintes mais aussi ses espoirs et ses projets.
Dans la plupart des groupes, un besoin « d’aller » plus loin s’est exprimé
Plusieurs idées ont été soulevées. Pêle-mêle on retrouve la qualité du lait, la valorisation des céréales de ferme, passer en matières premières et arrêter la VL, le développement du pâturage, comment fiscalement atténuer les aléas économiques, l’autonomie protéique, augmenter les volumes livrés en période été-automne, avoir recours au salariat, s’organiser collectivement pour les chantiers de fenaison et d’épandage des lisiers-fumiers, réduire la part du maïs ensilage au profit des stocks d’herbe récoltés très précocement, intérêt du toastage des graines de protéagineux.. Autant d’idées et de projets qui se sont traduits ou devront se traduire en formation, échanges ou visites sur 2017/18.
Des coûts de production qui baissent mais une marge qui diminue
L’analyse d’un échantillon non constant de résultats comptables de 80 exploitations laitières du département de l’Isère (hors transformation fermière, bio et AOP) montre une diminution du coût de production (méthode Institut Elevage) de l’ordre de 25 euros (537 € coût production atelier laitier en 2015/16 contre 562 €en 2014/15). Cette diminution s’explique principalement par une diminution des charges alimentaires et des charges relatives aux investissements. Dans un contexte de prix du lait en baisse, les éleveurs ont davantage cherché à optimiser leurs rations de base et l’efficacité alimentaire. D’autre part ils ont, pour certains, différer des investissements ou achats d’équipements.
Le produit de l’atelier lait s’est dégradé de 43 euros sous l’effet de la baisse du prix du lait (-37€ en moyenne) et pour les secteurs de plaine d’une baisse des aides PAC. La marge avant rémunération de la main d’œuvre est donc en diminution et s’établit à 43 €/1000 litres (contre 61€ en 2014/15). Sachant que la « productivité » moyenne des éleveurs est de l’ordre de 290 000 litres/UMO lait, il en manque pour atteindre une rémunération satisfaisante.
Ces moyennes masquent des disparités fortes entre éleveurs (pratiques-potentiel agronomique-laiterie-trajectoire). Les exploitations les plus touchées se retrouvent en plaine où les rendements de céréales et leur prix de vente n’ont pas compensés la faible rentabilité de l’élevage en 2015/16.
Jean-Philippe GORON - Isère Conseil Elevage